CHRONIQUES ALBUMS

LAKEI fait partie de ces groupes norvégiens de la nouvelle école qui ont digéré tout ce que le pays Nordique a de bon à offrir. Le "jeune" quatuor, si on parle en terme d'existence, sort sont premier album "Konspirasjoner" chez Indie Recordings (SHINING, ENSLAVED...) en ce début d'année, et encore une fois qui dit groupe Nord-Européen dit que ça peut promettre, Indie Recordings a encore marqué le coup !
Bénéficiant d'un artwork des plus accrocheurs représentant un crâne d'où sortent des centaines de larves, enregistré au Studio Fredman par Fredrik Nordström, on peut dire que le combo issu de la scène de Bergen (surtout réputé pour son tumultueux Black metal dans les 90's) met les bouchées doubles pour leur premier essai. Et pour une fois, qui dit Bergen ne dit pas "True Black metal", mais plutôt "Post-Hardcore" aux influences diverses avec en tête NEUROSIS.

Au programme, donc: Une production très réussie, un son de guitare/basse des plus sombres, gras et lourd, un martèlement de peaux de batterie des plus secs, et bien sûr un chant entre écorchements et gueulante grasse vomissant toute sa haine au monde. Somme toute, un beau programme !
"Konspirasjoner" n'inspire pas la gaieté mais plutôt je cite "un monstre anti-utopique", nous présentant une vision du monde pervertie et touchant sa fin, hélas inévitable.

Après une intro post-apocalyptique sur fond de sample, LAKEI nous jette sous une pluie acide dans laquelle on se sent fondre lentement lorsque commence "Sarkofag" premier morceau de l'album. Et LAKEI nous impose son univers par coups de grosses rythmiques aux sonorités pessimistes desquelles on ressent l'influence Black metal à l'écoute de "Budbringer", qui pour moi sera la pierre angulaire de l'album: Une composition qui n'est pas sans me rappeller CULT OF LUNA si ce n'est ce riff en aller-retour accompagné de double grosse caisse en plein milieu du morceau qui à coup sûr nous fait détacher les cheveux avant d'headbanguer lourdement. LAKEI fait passer le message avec ce titre: "personne ne s'en sortira indemne". "Despot" qui porte bien son nom avec son intro basse saturée et sa rythmique pachydermique continue sur la lancée et détruit ce qui reste de vie à la surface terrienne.
S'ensuivent des titres plus "classique" à l'image de "Aldri Temmes" ou "Konspirasjoner" avec son intro sèche, mais le tout toujours joué de manière différente et qui nous évite l'ennui, car LAKEI imposant à chaque nouvelle composition une vision différente de leur apocalypse. "Ansikter", au milieu de cette décharge se veut peut-être le titre le plus "dansant" et aggressif de l'album. Et voilà qu'arrive déjà le dernier morceau, éponyme, qui à lui seul reprend tout ce que j'ai cité précedemment et donne un air de conclusion à cette fable malheureuse, ambiance malsaine à la clé et violon concluant ces douloureuses 35 minutes, qui passent d'ailleurs à une vitesse folle, de part d'un côté une certaine continuité, mais aussi d'un certain renouvellement d'un titre à l'autre.

LAKEI nous propose tout au long de "Konspirasjoner" sa propre vision d'un monde en proie au déclin, où se mêlent pessimisme et fatalité. Un premier album appuyé par une production très travaillée retranscrivant comme il faut le message du groupe: "NO FUTURE". En espérant que la barrière linguistique ne soit pas un problème et en mettant toutes leurs chances de leurs côtés, LAKEI pourra, à coup sûr, marquer le coup et s'imposer parmi la pléthore de groupes du même genre. Affaire à suivre...