FHOI MYORE Fhoi myore [ 2012 ] |
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CD Album Durée : 51.04 Style : Black metal old school |
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ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
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Chronique : 24 avril 2012 , réalisée par Barclau | ||||
Le descriptif annonçait "black metal furieux". On m'a parfois fait le coup à tort, j'avais donc quelques à priori. Je reçois l'album, l'écoute, l'ausculte, avant de me renseigner davantage sur cette formation que je découvre à l'occasion de la sortie de leur premier album, faisant suite à un split et un EP. Quand je découvre un groupe, j'aime l'écouter avant d'aller lire sur lui, pour lui réserver l'avantage d'oreilles vierges. Et bien, FHOI MYORE remplit ses promesses. Même plus, je dirais, car personne n'est plus convaincu que le septique qui trouve la foi. Passée l'intro à l'atmosphère pesante, batterie augmentant le débit comme sur un champ de bataille, appels guerriers, le disque prend avec "I'm the master of hounds" un rythme hallucinant. Et une fois lancé, c'est parti pour de bon. On n'est pourtant pas dans le chaos, car même si ça blaste à foison, l'ensemble garde une mélodicité fine. On se fait donc parfois ravager, mais en beauté. Les titres, assez longs en format, ne sont jamais poussifs car ils sont très bien construits, variés, avec un bon sens de la relance et de l'équilibre. Les riffs sont souvent très épiques, pouvant rappeler un peu les deux premiers AMON AMARTH, par cet aspect. La comparaison s'arrête là, car niveau vocal, on tient un sacré égorgé! Pourquoi ce disque me transporte littéralement? Et bien j'ai pris la vague "black metal" scandinave des 90's à son arrivée en France en pleine adolescence. Autant dire que FHOI MYORE m'a renvoyé à cette époque. La voix arrachée m'a aussi rappelé d'autres formations moins black, comme A CANOROUS QUINTET ou encore SACRILEGE, mélodieux, mais hargneux. Oui hargneux, c'est ça en fait. Tout est hargneux, la conviction et l'honnêteté qui émanent des morceaux est impressionnante. L'artwork aussi m'a fait penser à SACRILEGE, notamment "The fifth Season". Il faut dire que ça change, il est beau, très automnal et sylvestre. Car si parfois l'intensité rappellera GORGOROTH, ici nous n'avons pas la même atmosphère, ni la même imagerie. SACRILEGE ne sonne jamais malsain. En troisième position, "Caer Malrod" est un titre que je qualifierai de beau, avec un break excellent, des mélodies épiques à souhait, voire mystiques! "Errances" calme le jeu par une entrée en douceur. On parle toujours en dictionnaire black, attention! C'est très vite contrebalancé par un départ en trombe. Vers le milieu du morceau, une partie "lead" vient apporter une touche mélodique supplémentaire. Avec "Freng of the VII swords", on a un titre rapide, plié en à peine plus de 2 minutes pour une efficacité redoutable. "The one eyed" apporte une accalmie de toute beauté, et équilibre l'album. Avec ce titre on se croirait vraiment en Finlande, un petit côté folk à l'aspect médiéval, rappelant encore un peu plus les disques mythiques des 90's. On se sent reposé et prêt à repartir. "Forest" démarre tout en vitesse, avant de passer vers 1mn30 en tempo lent sur une belle suite d'accords lâchés. La batterie joue en douceur, laissant se déployer la mélancolie de la mélodie, surenchéri par une guitare lead toute en beauté, épique, heavy. L'intensité augmente, vers les 5 minutes, deux guitares en aigu répondent à la batterie rageuse, avant qu'une des deux guitares ne viennent rejoindre la basse. C'est bien construit, intéressant, et ça emporte comme un tourbillon. Si j'ai souvent pensé à des références scandinaves pour leur place dans l'histoire du black metal, et la parfaite illustration de leurs froids paysages, j'ai parfois eu d'autres références en tête, notamment le premier album de SETH (sauf qu'ici, pas de clavier) qui avait aussi ce sens mélodique inhérent. Car si l'ensemble est "fast", FHOI MYORE a su varier dans l'extrême. Sûrement par le fait que la mélodie n'est jamais supplantée. C'est une belle preuve de maturité d'avoir réussi à la garder au delà de la tempête sonore, si bien que l'écoute de cet opus qui s'en va avec "Songes funestes", dont la conclusion est une apothéose de violence, m'a étrangement transporté. La production est parfaitement adéquate avec l'univers. Pas léchée, mais hargneuse, agressive, bouillonnante, ça crépite, rien n'est surproduit, ce qui aurait rendu le disque inopérant. Ce que j'ai ressenti tient aussi dans le fait d'avoir choisi ce type de production, là où d'autres en choisissent une trop propre et font perdre de la consistance à leur propos. En parlant de propos, j'aurais bien aimé lire les textes... FHOI MYORE sonne comme un groupe en parfait accord avec lui-même et sachant exactement ce qu'il veut, où il veut nous emmener, et comment. J'y suis allé et j'y retournerai! |
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