CHRONIQUES ALBUMS

GOLDENSEED est un projet musical créé par Gabriele Pala, originaire de Trieste en Italie. Déjà auteur de « Creatures of the Sea » en 1999 et « Collector of Illusions » en 2006, le guitariste revient cette année avec « The War Is In My Mind » autoproduit et signé sur le label SG Records. Les onze titres instrumentaux proposés sur cet album s’adressent avant tout aux shredders, c’est-à-dire, aux amateurs de vitesse et de prouesses guitaristique, et sont joués dans un registre mélangeant "musique progressive" et "Fusion".

Autant être franc, je ne vais pas m’attarder sur la musique de l’Italien. Ce n’est pas dans mon habitude de dire du mal d’un enregistrement, mais je dois avouer que j’ai vraiment eu du mal à écouter ce troisième opus dans sa totalité. On ne pourra rien reprocher à Gabriele Pala sur le plan technique car le guitariste est un virtuose et use d’enchaînements de notes à couper le souffle, cependant, c’est bien de là que vient le problème. L’album débute pourtant avec « The R38 Class » et « Kosmos 233 » qui démontrent des aspects intéressants mais la suite devient vite trop confuse et désordonnée, à un tel point qu’on décroche totalement au bout de la deuxième plage. Le rythme des titres alterne continuellement vélocité et mid-tempo de façon illogique et incompréhensible, ce qui donne souvent l’impression que le guitariste pète un câble et balance des gammes improvisées. La production n’est pas mauvaise, mais on regrette toutefois un manque de présence de la batterie qui a pour résultat de priver les compositions de punch. Aucune âme ne se dégage des chansons, aucune identité, aucun sentiment, c’est malheureusement un problème récurrent sur ce genre d’album instrumental où le déballage de savoir-faire prime sur les émotions. Même « (Dead) On The Road », seul titre chanté de la galette sur lequel figure l’ex-MAYHEM, Stian Culto, ne suffira pas à soulever un brin d’enthousiasme.

Pour conclure, mon avis à propos de « The War Is In My Mind » est assez mitigé. On a d’un côté un musicien qui excelle en technique et qui ne manquera pas de ravir les amateurs de plans alambiqués et tordus, mais de l’autre, les chansons sont inabordables et dépourvues de tout feeling. Avec toute la confusion dont l’album fait preuve, je dirais ironiquement que le titre de celui-ci est une belle métaphore de ce que doit être l’esprit du fondateur de GOLDENSEED : une belle pagaille !