CHRONIQUES ALBUMS

Il ne faut pas avoir passé des heures à s'intéresser au milieu Métal pour se rendre compte que rares sont les musiciens qui n'opèrent que dans un seul groupe. Bon nombre d'entre eux ont des projets annexes, et bon nombres de combos sont en fait la réunion de plusieurs zicos ayant déjà connu une certaine reconnaissance du public. THE GROTESQUERY fait partie de ceux-là ! Même si ce nom ne vous dit peut-être rien, et qu'ils n'ont pour l'instant qu'un album à leur actif ("Tales of the Coffin Born" en 2010), les instigateurs ont chacun un CV impressionnant. Pour vous donner une idée, on a Master K. Lee au chant (DEATH, MASSACRE, BONE GNAWER...), Herr R. Johansson à la gratte (CARVE, DERANGED, PAGANIZER...), Notorious B. Helgetun à la batterie (PAGANIZER, THE SKELETAL, CRYPTICUS...) et Grand Master J. Berglund à la basse (DEMIURG, THIS HEAVEN...). Beaucoup de noms, hein ? Pourtant, je n'en ai cité que le quart, si ce n'est moins. En gros, voilà qui ne nous laisse présager que du bon pour ce "The Facts and Terrifying Testament of Mason Hamilton : Tsathoggua Tales", qui sortira le 20 avril prochain via le label "Cyclone Empire".

Alors, pour la petite histoire, le concept album est donc basé sur une histoire, celle de Mason Hamilton, tirée des Tsathoggua Tales (Si j'ai bien tout compris). Je ne vous retracerai pas toute l'histoire (qui me semble d'ailleurs être un poil compliquée), mais il s'agit là d'un dramatique événement dont Mason Hamilton aurait été le témoin, un incendie, un homme devenu fou, des tunnels remplis de cadavres... Mason Hamilton est l'unique survivant de ce drame sur fond de faits occultes, interné et rapidement dans un état léthargique. Bref, THE GROTESQUERY emploie donc ce récit pour nous pondre leur dernier opus, divisé en 8 chapitres pour 11 morceaux, à coup d'artillerie lourde de ce qu'on appellera du "Horror/Occult Death Metal Old School".

Entre passages typiquement "Death Metal" rentre-dedans et autres passages nous plongeant davantage dans une ambiance malsaine et glauque au possible, nous voilà donc face à 46 minutes de ce qui, d'un point de vue ô combien subjectif, sera pour moi une énorme claque en cette année 2012. Tous les ingrédients sont réunis pour faire bouger même les moins sportifs d'entre nous. Une chose est sure, j'en connais quelques-uns qui ne resteront pas impassibles face à un Kam Lee oscillant entre plusieurs styles de voix, du guttural au chant presque parlé, des cris d'outre-tombes aux râles angoissants ( "The Madness" et "Amongst Black Slime and Mushroom People" sont des bons exemples). Rogga Johansson ne laissera pas non plus l'auditoire de marbre avec sa gratte grâce à laquelle il nous offre aussi bien des parties ultras mélodiques ( je pense d'ailleurs à "Beware They Who Burrom Death" ), que des parties nettement plus rentre-dedans. La majorité des riffs sont entêtants et vous pousseront à headbanger sévère, dans tous les cas ! La batterie n'est pas en reste non plus quand il s'agit de nous faire remuer les cervicales, tantôt appuyant le rythme dansant amené par la gratte, tantôt en étant totalement en opposition avec cette dernière, nous emmenant dans des passages plus lourds ( "Gaze of Ghatanathoa" nous rappelle bien que Notorious n'est vraiment pas là pour rien). La basse, quant à elle, est le point faible de la compo, non pas qu'elle soit inutile, mais elle a un rôle principalement rythmique et n'est pas vraiment audible sur toute la durée de ce "The Facts and...".

Coup de coeur particulier pour les morceaux "Beware they who burrow Death" et "The Cthululu Prophecy". Encore que, est-il réellement possible d'avoir des coups de coeur "particuliers" parmi les titres de cet album ? Pas vraiment. Perso, c'est une claque du début à la fin, un véritable coup de coeur mise à part peut-être pour "Gaze of Ghatanathoa" qui se trouve être un peu plus plat que les autres titres. THE GROTESQUERY nous offre là 46 minutes de Death de haut niveau, entre Old School et sonorités plus modernes sur certains titres. La production est excellente et mise à part ce petit bémol niveau basse, rien n'est à refaire, tout fonctionne parfaitement et rien ne dénote vraiment.

Je vous laisse vous faire un avis sur la question, et clique pour la énième fois sur "Play" en réfrénant mes envies de danser !
Ça sent l'hémoglobine et la camisole, les cachetons, la chambre capitonnée, la folie meurtrière et le glauque au possible. Mais finalement, c'est pas ça qu'on aime ?!