CHRONIQUES ALBUMS

En 2005, du côté de San Francisco et de la Bay Area, le chanteur Chris DINSMORE et Ted AGUILAR, le guitariste de DEATH ANGEL, décident de monter un nouveau groupe. Ils sont assez vite rejoints par Rich PIA à la deuxième guitare, Hugo CALDERON à la basse et Pete BOSTAPH à la batterie. Les fans de SLAYER, TESTAMENT ou EXODUS auront reconnu ce nom de BOSTAPH. Il s’agit en effet du frère de Paul qui lui aussi a choisi d’être batteur, une vocation familiale sans doute… Un premier disque voit le jour en 2008 sous le titre éponyme MUDFACE. « Anti » lui succède en 2012.

Etre de la même famille qu’un musicien connu ou avoir fait parti d’un groupe qui a fait ses preuves ne veut pas souvent dire grand-chose sur le plan musical, mais on est tout de même assuré de trouver un album au moins bien produit. Après, c’est surtout variable au niveau de la qualité du projet et de son intérêt en lui-même. Souvenez-vous, certains albums, projets parallèles et autres, je suis sûr sans les citer que vous avez quelques noms d’albums franchement ratés ou largement discutables. Dans le cas de MUDFACE, pour une autoproduction, on a déjà affaire à un album solide et bien présenté. La qualité sonore est au rendez-vous et les compositions valent souvent le détour.

MUDFACE allie l’énergie du "hardcore moderne" tout en conservant un lien très fort avec les groupes l’ayant précédé dans cette zone historique du "thrash metal". On sent ces influences dans un bon nombre de riffs ou dans le chant. La meilleure illustration en est sans doute « I am The Temple », morceau efficace aux tonalités diverses, une version hardcore du thrash old school typique de la Bay Area. Et les bons morceaux ne manquent pas sur cet album. L’efficacité et l’énergie du thrash se retrouvent tout au long de ce disque sans que soient négligés les grooves ravageurs comme le prouve « 1969 ». On n’est pas loin d’un chant rap sur lequel n’auraient pas craché certains groupes de Neo Metal. On retrouve même un peu de mélodies en son clair sur ce titre. On peut d’ailleurs y apprécier une basse au son énorme. D’autres titres sont un peu plus conventionnels comme « Anti », beaucoup plus basique dans sa forme mais terriblement efficace. On sent une puissance dans l’intention que met le groupe. Peut-être que les parties plus mélodiques sont un peu plus discutables. Ce titre me fait un peu penser à une version plus lourde et plus costaude d’un STONE SOUR. « Head Without Face » met de côté la puissance et la rapidité pour se concentrer sur le groove. C’est un peu plus massif. Là encore, une bonne production est appréciable malgré les quelques défauts sur la netteté dont pâtie légèrement l’ensemble. Ce titre n’en demeure pas moins franchement solide. « Killshot » est tout aussi prenant. Les qualités de composition et d’interprétation ne font nullement défaut. Les riffs sont assez simples, mais d’une efficacité redoutable pour un résultat écrasant.

Cet album vaut le détour. Bien que le style ne présente pas de particularités majeures, MUDFACE réussit à se faire réellement convaincant. La puissance, le groove et l’efficacité du Thrash sont au rendez-vous. N’hésitez plus !