CHRONIQUES ALBUMS

CULT OF OCCULT, ce nom me disait quelque chose... Ah oui, il ont ouvert pour THE WOUNDED KINGS à Paris il y a quelques mois ! Voilà donc leur premier E.P qui sort en ce début d'année.
Première chose, aucune information concernant le groupe ne ressort, et ce, même après maintes recherches. On ne sait pas d'où ils viennent, ni qui ils sont. Par contre, on sait que c'est un quatuor, au vu des quelques photos que l'on retrouve en surfant sur le net, mais aussi par l'artwork de leur album, que ce sera quelque chose de sombre et comme l'indique le nom du groupe, occulte.

Au moins, là dessus je ne me suis pas trompé ! CULT OF OCCULT fait dans le "Doom/Sludge". A savoir par là une musique sombre, lourde, super saturée aux vocaux hurlants, aux riffs lancinants et répétitifs, usant du larsen, appuyé par une batterie qui se veut pachydermique.
Ce qu'ils ont de "Doom" est bien le temps des compositions qui occupent cet E.P, soit entre 8 et 10 minutes par titre pour 5 morceaux, le tout accompagné de rythmiques pachydermiques comme nous le prouve "Blurry and Muzzy" qui n'est pas sans rappeller les canadiens de DOPETHRONE ou encore nos fumeurs invétérés d'ELECTRIC WIZARD.
Ce qu'ils ont de "Sludge", ce sont ces sons saturés qui ponctuent leurs morceaux, accompagné d'un chant hurlé et crasseux, parfois doublé de vocalises plutôt growlés à l'image de "I Hate You" qui se veut casser son ambiance pachydermique lors d'une accélération rythmique du plus bel effet, avant de terminer sur un combat de larsen, cette fois-ci faisant penser à IRON MONKEY et autres EYEHATEGOD.

Amateurs de sons vicieux, d'ambiances crasseuses et maléfiques, on n'en finit pas de descendre dans un mauvais trip d'acide à l'écoute de cet E.P, à l'image d'un "Walking in the Desert", où ce sont ces terreurs nocturnes qui nous hantent et nous poursuivent alors qu'on perd un à un nos sens, passant tour à tour de rythmiques rock'n roll à ambiances pachydermiques.
Ma préférence allant au 4e morceau, "Perfect Love", intro à la basse, rythmique bien trouvée, chant caverneux refoulant le whisky à plein nez. Une parfaite déclaration d'amour lors de l'accalmie mettant basse/batterie/chant en avant, se transformant en sourire sadique lors de la montée qu'ils déclenchent à la fin du titre, où chacun des instruments, tout en répétant ce même riff inquiétant, se met à accélérer pour une explosion qui aurait pû être orgasmique mais qui s'arrête, hélas, juste avant.
"Cult of Occult" qui clôt l'album avec ses 10 minutes revient à cette ambiance qui se développe lors du premier titre, comme incitant la boucle à se boucler.

Un album qui se veut sans grande surprise apparente, laissant la place à l'ambiance plutôt qu'à la qualité de la production, mais c'est bien justement ce qui qualifie ici cet album de "Doom/Sludge". En soi, face aux flots de groupes du même genre, CULT OF OCCULT pourrait se perdre dans la masse, mais peut dans l'autre cas faire parler de lui prouvant encore la qualité des groupes Français évoluant dans ce style, car ils ont compris comment développer un mal-être et une ambiance à la fois malsaine, sombre et crasseuse. Pour les afficionados et amateurs du genre.