CHRONIQUES ALBUMS

"The forthcoming darkness" est le premier album d'HELIOSS, il fait suite à l'EP "Confessions".
HELIOSS propose un "black/death mélodique" teinté d'éléments classiques. Ainsi, aux confluents de nombreuses possibilités, voici un disque qui a de quoi nous emmener sur de nombreux terrains. Et c'est bien le cas de cet album qui tire très bon parti de ses possibilités. Techniquement, c'est très bien maîtrisé, tout est bien composé. Le disque évite les clichés, et se faufile tout en finesse, ou brutalité avec subtilité, à la frontière des genres pour une efficacité redoutable. D'ailleurs, HELIOSS ne se prive de rien, que ce soit les gros breaks efficaces très thrash, comme dans "The center of infinites", les mélodies baroques, notamment dans "De occulta", ou l'instrumental "The dance of the vampires", le tout relié par un sens de la mélodie très développé.
Les voix sont très bien travaillées, puissantes, parfois doublées, rappelant à certains moments SEPTIC FLESH et MOONSPELL, des groupes qui ont d'ailleurs toujours intégré des éléments folkloriques et classiques à la brutalité.

Le disque commence par une jolie introduction au piano qui laisse place au clavecin. Et ça démarre fort avec "The worm inside", dont le texte est excellent! Au programme, de très bonnes mélodies, des harmonies subtiles, mais aussi des riffs qui envoient le boulet avec efficacité. "From the buddha to the cross" fait sensation avec des breaks très techniques. "Genocide" nous offre un peu de blast, mais surtout un titre varié, où tout s'enchaîne avec un naturel surprenant. Chaque titre vaut une attention particulière, car ils recèlent tous leur lot de surprises, comme l'instrumental "The last glow of the universe" et son intro piano/guitares en étouffé, pour une belle rencontre entre puissance et mélodie avant de laisser entrer de magnifiques guitares lead. C'est peut être ce qui qualifie le mieux HELIOSS, une rencontre entre de nombreuses sensibilités, comme le prouvera le magnifique "Architects". On pourra parfois penser à "Enthrone Darkness Triumphant" de DIMMU BORGIR, ou à CRADLE OF FILTH période "Dusk and her embrace".
Le disque a aussi des moments d'intensité, avec le très puissant "The legion of pariahs" au solo limite thrash. On a affaire à un grand guitariste, et un très bon parolier, car les textes méritent aussi une grande attention.
Quelques défauts parcourent l'album, il en faut bien, même à ce niveau! La batterie programmée fait bien son effet, d'ailleurs les parties sont très bien composées, mais le côté très métronomique de la programmation met parfois les guitares en défaut côté placement. C'est léger mais audible, notamment dans le douzième titre pour les passages les plus techniques. J'avais remarqué la même chose pour TRISTITIA qui avait une approche assez voisine de celle d'HELIOSS.
En dernier lieu, je voulais faire une mention spéciale pour "Among the dead", violent, presque mystique, intense, avec un break piano/batterie exceptionnel, qui finit le disque en véritable apothéose, sur une partie chantée en français. Impressionnant!

"The forthcoming darkness" est un album très bien pensé, au bel artwork, réfléchi, les arrangements sont toujours fins et apportent une véritable personnalité à cet univers, ne virant jamais à la boulimie (contrairement à CRADLE OF FILTH dans certains albums). Le tout donne à la fois une impression d'extrême richesse, sans virer à l'excès. Il faudra se régaler de l'album, car HELIOSS est un projet uniquement studio sans vocation scénique, porté par une seule personne.