DYSCARNATE And so it came to pass [ 2012 ] |
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CD Album Durée : 38.49 Style : Death Metal |
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Chronique : 08 mars 2012 , réalisée par Bodomania | ||||
Comme quoi, un trio peut parfois être aussi efficace... Moins encombrant qu'un quintette, moins de risque de finir ermite qu'un one-man band, et lorsque le groupe fait du Death Metal et tourne avec THE BLACK DAHLIA MURDER, DESPISED ICON et CEPHALIC CARNAGE, alors... alors, il peut décider de sortir un second album en s'entourant d'un autre trio: Chris Fielding à la production (PRIMORDIAL, NAPALM DEATH, ELECTRIC WIZARD), Jacob Hansen au mix et mastering (TRIGGER THE BLOODSHED, DESTRUCTION et XERATH) et Valnoir Martasonge pour le visuel (THE BLACK DAHLIA MURDER, MORBID ANGEL). Ce qui fait donc au final, six bonnes raisons pour jeter un œil et une oreille sur "And So It Came To Pass". Certes, ce n'est pas une généralité, ça n'arrive pas toujours, mais c'est le cas pour les membres de DYSCARNATE qui reviennent en cette année apporter un successeur à "Enduring The Massacre", ceci, juste avant leur tournée au Royaume-Uni au côté de FLESHGOD APOCALYPSE. Mais après tout cet étalage, la question est la suivante: "Beaucoup de bruit et de grands noms pour rien?" Pour le savoir, découvrons tout de suite ces dix morceaux... Nous entamons les hostilités avec "The Weight Of All Things", une intro saturée et percutante, une montée progressive formant une boucle menaçante qui se renforce jusqu'à l'arrivée d' "In The Face Of Armageddon". Un déferlement démoniaque à grands coups de roulements et autres double nous saisit alors. Le chant est brut et double, lui aussi, car malgré un grain et des intonations à la Nergal, (ainsi qu'un fond rappelant déjà quelque peu BEHEMOTH, en plus thrash), deux voix se partagent les textes. Une plus criarde assurée par Henry Bates (bassiste), et une autre plus caverneuse envoyée par le guitariste Tom Whitty. Leur registre musical se rapprochera de DEICIDE et de CRUSHER, également. Au final, un "Death/Thrash" rentre-dedans, qui se veut plus progressif sur "Cain Enable". L'impression de se préparer à un affrontement est omniprésente, entre des parties plus violentes et suffocantes, guidées des rythmiques acérées et le tempo changeant de Matt Unsworth, ou des passages plus profonds, des notes rythmées thrashisantes, une atmosphère lourde et moite ne nous quittera pas. "A Drone In The Hive" débarque et un aspect à la fois apocalyptique et groovy s'installe d'entrée de jeu. Quelques polyrythmies font aussi leur apparition, une des touches plus 'techniques' du registre de DYSCARNATE. Sur ce morceau, l'efficacité rythmique est au rendez-vous, cette intrusion sonore nous enverra passer du bon temps dans un tunnel sans fin... un death conquérant accomplissant parfaitement sa mission. Plus dérangeant, l'univers d'"Engraving Ecstasy" donne libre cours aux descente de notes, à la nervosité et au riffing acéré, avec un côté plus mélodique cette fois, bien qu'aussi étouffant. Une marche lourde nous entraîne, suivie par un chant exclusivement primaire et parfaitement dosé, alourdissant un peu plus le climat. Mais les quelques polyrythmies et autres interventions épileptiques qui accompagnent ce dernier, se poursuivent sur "The Promethean", qui nous fait assister à un retour de la 'double voix', s'adaptant également très bien à la lourdeur instaurée par des riffs hostiles et cette accélération subite. (Voilà un titre qui promet de donner lieu à une pandémie d'headbangs en live). Puis, on repart vers une atmosphère irrespirable, où les vocaux se font plus profonds, le ton écrasant... Quelques tours de passe-passe des mains (et pieds) du batteur et la fin nous oppresse, donnant envie de tout saccager, sauf la platine de disque. Ultra Efficace! Sur "Grinding Down The Gears", la violence est encore de mise, malgré ce son assez lisse, poli, plus puissant mais moins brut dans l'ensemble, comparé à leur premier opus "Enduring The Massacre". On ne pourra donc pas profiter pleinement de cet amas de riffs torturés et autres ambiances infernales. On perd en agressivité et en profondeur de manière générale, en impact, avec cette brutalité trop mesurée. Mais cette composition nous envoie pourtant son flot de hargne et de vélocité. Bien que varié et rempli de bonnes idées, de changements de ton et de tempo, la structure se voit cependant assez similaire sur la plupart des titres, faisant apparaître une dualité progressive, entre passages rapides et mouvements plus introspectifs gagnant en lourdeur. Mais c'est peut-être bien la volonté du trio que de vouloir instaurer un genre "death/thrash" efficace et compact, sans apport de mélodie ou de souffle. Seulement, un peu plus de variation et une tracklist moins conséquente aurait sans doute été plus profitable. Cela dit, ils sont trois à nous diriger et n'ont pas besoin de plus, car on peut dire que chaque instrument est utilisé et exploité intelligemment. Alors, même si un petit sentiment de lassitude se fait sentir ici, en prenant ce défouloir auditif du bon côté, on pourra ainsi apprécier la suite... Avec "Rise and Fall" et sa touche poly-rythmique, son atmosphère obscure, graveleuse et décadente, ce champ de bataille imposant rapidement dépeint. Le dynamique et poussif "Seizure", qui nous vaudra quelques blasts et cognements bien contrôlés. Et une fin intitulée "Kingdom Of The Blind", emmenée par une montée progressive intense tenue à des allures parfois intenables, construite autour d'un climat pesant reflétant un visage fait de mid-tempo ravageurs. Bien qu'assez répétitif, voilà une façon de marquer le poids porté par l'histoire musicale de l'album. Nous ne sommes pas là pour aller faire la cueillette dans les champs, alors on garde ce qu'il nous reste de force vitale et de pouvoir auditif pour cette piste, afin de prendre de plein fouet ces dernières minutes destructrices et tourmentées. Malgré une pointe de linéarité due en partie à la longueur de la tracklist, un son un peu lisse pour la brutalité exercée dans les compositions du groupe, le résultat se veut pourtant efficace, maîtrisé et carrément oppressant. Jouant la dualité entre rapidité et mid-tempo plus thrashisant, avec une aura parfois estampillée BEHEMOTH, DEICIDE ou CRUSHER, le death est ici d'un bon niveau et pour un second album, la maturité est déjà présente. On ne peut qu'encourager le potentiel grandissant du trio. Si "And So It Came To Pass" apparaîtra un peu classique aux oreilles des fanatiques du genre, qui hésiteront peut-être à faire une place à ce nouvel opus dans leur deaththèque, il nous promet en tout cas des titres hargneux, solides et souvent bien inspirés. Un défouloir contrôlé qui aura largement sa place sur scène, lieu qui donnera sans aucun doute un impact beaucoup plus grand à ces nouvelles compositions. Un combo a découvrir, à suivre et à apprécier en live... |
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