SKYPHO Same old sin [ 2011 ] |
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CD Album - Digipack Durée : 67.07 Style : Métal alternatif |
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Chronique : 06 mars 2012 , réalisée par Cherok | ||||
Skypho, groupe Portugais de métal alternatif sort en octobre 2011 son premier véritable album (après une démo et un EP datant de 2004 et 2007). Cet album autoproduit a été néanmoins masterisé au studio "Fascination Street" en Suède. Le combo compte déjà une solide expérience scénique avec plus de 100 shows, notamment en première partie de MOONSPELL ! Il n’est pas courant de chroniquer un album Portugais, lorsque je reçois le CD, je suis donc impatient d’écouter la galette surtout que l’artwork est soigné (beau digipack) laissant présager la confiance du groupe dans cet album qui, rappelons-le, est autoproduit. Autant le dire tout de suite, le groupe m’a mis une claque. Parlons tout d’abord de la production; de plus en plus de groupes amateurs ou semi-pro réussissent à obtenir des qualités d’enregistrement bluffantes. C’est le cas avec SKYPHO qui nous offre une production soignée où tous les instruments sont vraiment bien mixés et le son très clair, sans perdre la puissance nécessaire sur certains passages. Vraiment rien à reprocher de ce côté-là. Venons-en maintenant à l’essentiel, la musique ! A une époque où tout le monde copie tout le monde, il reste encore quelques groupes qui possèdent une véritable identité, capable de digérer les différents courants musicaux pour s’en inspirer et imprimer leur propre patte. C’est le cas de SKYPHO. Définir le style du groupe n’est vraiment pas aisé tellement les influences sont nombreuses. Le premier terme qui me vient à l’esprit est « progressif » compte tenu des multiples variations qui jalonnent chacun des titres. En passant par le « reggae » et la « world music », SKYPHO sait tout faire à travers des morceaux remarquablement bien structurés. Faisons un petit tour de quelques titres pour étayer tout cela ! Tout commence avec une introduction assez calme, mais qui plonge l’auditeur dans une atmosphère froide (limite inquiétante). Ensuite, vient « A Ultima Caminhada », une des rares chansons chantées en portugais, originale et toute en lourdeur. « My Insomnia » morceau de métal lourd aux sonorités KORNiènnes et LIMP BIZKITiènnes avec une petite touche rythmique de reggae. Un style reggae qu’affectionne visiblement le groupe et qui se retrouve également dans « You Love, My Cage… », mais surtout sur la superbe ballade de l’album « Nowhere Neverland » mélangeant percussions et synthés, petit passage chanté en portugais et même un petit délire humoristique à la guitare bien connu; il fallait oser. Chez SKYPHO, tout y passe, des chœurs arabisant sur « Spirit » et « Jungle Syndrome » (et même une partie de samba sur ce dernier, oui oui) sans oublier le côté World music à la Peter Gabriel sur « Re-Nasce ». Parlons maintenant du gros point fort de l’album (enfin un de plus), il s’agit du chanteur, qui m’a réellement impressionné. Capable d’assurer dans beaucoup de registres, son chant est ultra charismatique car c’est lui qui parvient véritablement à imposer les compositions (rassurez-vous les autres musiciens ne déméritent pas, bien au contraire). Growls, chant légèrement rappé, superbe chant clair, Carlos Tavares a le timbre parfait du chanteur de métal capable d’allier puissance et finesse (il s’occupe également de la guitare acoustique). Une bien belle sensibilité. Comme je l’indiquais précédemment, une des particularités du combo est l’utilisation massive de percussions. Massive, mais somme toute discrète sur chaque titre puisque les percussions ne prennent jamais le pas sur les autres instruments et c’est un peu le problème. Son utilisation rend les compositions homogènes et tout à fait crédibles, mais son emploi reste assez modéré sans apporter de réelle plus-value. Là où dans un autre genre SEPULTURA arrivait à faire monter la sauce lors de break dudit instrument, les titres de SKYPHO ne parviennent pas à être sublimés par celui-ci ; il aurait certainement fallu l’employer d’une manière un peu plus poussée, moins systématique mais plus travaillée. Cela dit, ce « petit » défaut n’est pas un inconvénient majeur pour apprécier l’album. Alors certes, une telle diversité ne rendra pas cet album accessible au commun des mortels ; il faudra « rentrer » dedans. Cependant chaque titre possède le petit plus (surtout la voix) qui permet de ne pas décrocher, même si quelques titres en moins auraient permis de digérer un peu mieux le tout (13 titres, c'est beaucoup). Plusieurs écoutes sont donc nécessaires pour appréhender les différents mouvements musicaux abordés. Pour ceux qui se laisseront tenter, ce beau voyage n’en sera que plus long. Un gros potentiel à suivre de près. |
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