CHRONIQUES ALBUMS

OESTRE se forme en 2003 à Limoges et est à ce moment là influencé par des groupes tels que MESHUGGAH, TEXTURES ou GOJIRA. Le groupe sort alors deux autoproductions, « Biotope » et « Nature Morte » qui leur permettront de jouer aux côtés de groupes tels que GOJIRA, LOFOFORA, TEXTURES, HACRIDE, ETHS… Le premier album du groupe voit le jour en 2007. Il faut attendre 2012 pour qu’une nouvelle sortie après « La Piste Des Larmes » voit le jour. Voici donc ce nouvel album « Catharsis ».

Ce nouvel album bénéficie encore une fois d’une bonne production mais avec un bémol tout de même pour le mixage. C’est certes très propre, mais certains choix quant aux fréquences utilisées ne sont peut-être pas des plus judicieux. L’album est très sec, très medium. La voix se trouve un peu en retrait, tandis que les guitares auraient tendance à manquer de grosseur et de clarté. Le choix est certes assumé mais pas forcément des plus convaincants.

Ce qui domine nettement sur cet album, c’est un "death metal" aux forts accents de modernité. On retrouve de bonnes rythmiques complexes dès le premier titre « Réveillez-Moi ». Ceci me fait dire qu’il faudra parfois un certain temps à quelques auditeurs afin de pénétrer pleinement dans l’univers musical d’OESTRE. Ce n’est pas dit qu’au premier abord vous soyez convaincus. La production, la complexité et la brutalité de certains riffs auront peut-être tendance à vous freiner lors des premières écoutes. L’effervescence des premiers morceaux comme « Dans la Masse », « Classe X », vous mettront sans aucun doute possible face à un univers complexe et très élaboré. OESTRE compte de très bons musiciens et arrangeurs dans ses rangs. Quelques parties électroniques viennent ici et là apporter une touche supplémentaire à cet univers musical déjà très riche. Attention parfois à la surdose car c’est une véritable avalanche de notes dont il s’agit par moment. Tous les morceaux de cet album ont été élaborés avec une très grande précision. Cependant, si l’effet est au départ très prenant, il se peut qu’avec le temps, on soit totalement noyé par ce flot incessant. Parfois, l’efficacité réside aussi dans la simplicité. Pas facile d’en trouver sur cet album. Même certaines parties plus posées telles que l’on en trouve sur le final du titre « Catharsis » sont loin d’êtres banales. Il va falloir s’accrocher pour encaisser le choc de cet album.

OESTRE revient avec un album que l’on sent très travaillé. En ça, on ne peut que féliciter le groupe pour ce savoir-faire. Le combo maîtrise parfaitement sa copie et son travail. Il n’est pas dit que cet album plaise à tout le monde, mais cela ne faisait déjà aucun doute. Les seules vraies critiques que l’on pourrait leur faire, c’est d’user de trop de complexité et de parfois emporter trop vivement l’auditeur dans un flot incessant. Mais cela ne fait aucun doute qu’en live par contre OESTRE aura de quoi rivaliser avec une bonne partie de la scène française en termes d’énergie et de savoir-faire.