CHRONIQUES ALBUMS

Originaire de Nice, LORD OF MUSHROOMS est un quintette de "metal progressif" monté dans les fin 90 à l'initiative de Laurent James aux guitares et de Julien Negro à la basse. Ils sont vite rejoints par Volodia Brice à la batterie, Quentin Benayoun aux claviers et Julien Vallespi au chant.
Après leur album éponyme sorti en 2002, et "7 Deadly Songs" en 2005, il nous aura fallu attendre 2012 pour pouvoir à nouveau nous plonger dans l'univers musical du groupe avec cet excellent "Perspectives" qui, pour l'occasion, nous présente leur nouveau chanteur Gus Monsanto (Ex-ADAGIO) en lieu et place de Julien Vallespi.

Avec ce nouvel opus, les Niçois nous proposent une vaste panel d'ambiances et d'influences plus ou moins marquées, le tout exécuté avec brio.
Parmi ces dernières, on retrouve DREAM THEATER, MARILLION ou RUSH pour les plus flagrantes, mais encore PAIN OF SALVATION, de petits côtés rappelant BETWEEN THE BURIED AND ME sur les passages plus calmes, ou encore KING CRIMSON lors de courts plans plus psychés.

Entre "heavy" et "rock prog", les 11 morceaux de l'album donnent une impression de continuité et de logique, sans brusquer l'auditeur, le faisant voguer entre douceur et puissance maitrisée, touchant parfois à la mélancolie.
Quoi qu'en y pensant bien, aucun qualificatif ne pourra remplacer tout ce que vous pourrez ressentir en écoutant "Perspectives"...

Les premiers titres semblent de prime abord assez simple d'accès, dû à des lignes de chant entraînantes, mais on remarque très vite la technicité musicale et la complexité des rythmiques, nous faisant comprendre que nous avons ici affaire à d'excellents musiciens.
Cela dure comme ça jusqu'au quatrième titre de l'album, portant le nom de "Circles On The Water", dont l'outro se place dans une mouvance plus "electro", dont l'ambiance très particulière coupe en quelque sorte l'album.
En effet, son clavier entêtant et ses bruitages électroniques lui confèrent cette touche assez sombre, un poil oppressante, que l'on retrouve dans la bande originale de la licence de jeux vidéo "Silent Hill" composée par Akira Yamaoka.
On revient alors dans le Metal avec un "Red Queen's Race" teinté de PAIN OF SALVATION, avec ses couplets rappés, ses refrains mélodiques et ses rythmiques complexes.
Avec "Nyx's Robe", une touche "Jazzy" avec de superbes plans de basse vient se mêler à un "metal pêchu", ajoutant encore une facette à cette galette déjà bien complète pour le plus grand plaisir des oreilles.

Chacun de ces morceaux est soutenu par une production très bien maitrisée, pour ne pas dire limpide, mettant en valeur chacun des instruments et le talent des musiciens, offrant à chacun une place de choix.

LORD OF MUSHROOMS nous offre ici un voyage au cœur du Metal Progressif comme peu de groupes ont su le faire, sans écœurer par une surenchère de soli à rallonge ou de démonstration technique inutile.
Non.
Ici, chaque partie est pensée pour s’emboîter avec sa voisine, sans aucun effet "patchwork", et c'est avec plaisir que l'on écoute ce disque qui, selon moi, devrait trouver sa place dans la discothèque de chaque amateur de Metal Progressif.