CHRONIQUES ALBUMS

SKEWERED, voilà un nom qui ne me disait absolument rien ! Et pour cause, les Irlandais, anciennement NECROSIS, n'avaient sorti jusqu'à lors que deux démos, l'une en 2007 et l'autre en 2009, alors qu'ils existent depuis 2004.
Irlandais, certes, mais pas question de cornemuses ou autres ingrédients de musique celtique, c'est dans un Brutal Death "Old School" qu'ils officient. Les gaillards, signés chez "Inherited Suffering Records" (ETERNAL SUFFERING, GUTTURAL ENGORGEMENT, THE PARTISAN TURBINE... pour ne citer qu'eux) et "Anopsys Records", ont finalement sorti en Janvier 2012 leur premier album éponyme.

Tous les ingrédients du "Brutal Death" à l'ancienne sont réunis dans l'album, thèmes gores et misogynes, batterie omniprésente, tantôt frénétique, tantôt pachydermique. Un seul gratteux par contre, c'est donc la basse qui appuiera le côté rythmique.
Première surprise : la durée de l'album ! 13 morceaux pour seulement 32 minutes. Seulement deux d'entre eux atteignent difficilement les trois minutes. Voyons les choses du bon côté : On n'a absolument pas le temps de s'ennuyer, et l'album défile à une vitesse folle.
Chaque morceau contient ses forces et faiblesses, j'avoue avoir été très sceptique à l'écoute de "Contaminated", premier titre de l'album. Le chant m'a paru au premier abord être en décalage vis-à-vis de l'instru, et cela m'a empêché de me laisser entraîner par la rythmique. Changement de titre, changement d'avis ! On enchaîne sur "Bad Aids", qui aura le don de vous faire taper du pied et de faire travailler les cervicales avec une partie davantage Slamming Death, avis aux amateurs !
Jouer au jeu du "titre par titre" serait inutile pour un album tel que celui-ci, je risquerais de me répéter. Mention spéciale cependant pour "Wretched Cum Slut" (Parce qu'un bon album de Brutal Death ne sera pas un bon album de Brutal Death s'il n'y avait pas à un moment ou un autre une petite intro loufoque. Et puis il faut le dire, l'alternance des deux styles de voix et le rythme frénétique du morceau sont des éléments qui ont le don de ravir mes petites oreilles, fana du genre). Mention spéciale également pour "Bound and gutted" et "Born into Pain" qui remplissent bien leur rôle.
D'un point de vue visuel, la pochette réalisée par Tony Koehl (artwork WAKING THE CADAVER, MALIGNANCY...) respecte les règles également.

Vous l'aurez compris, "Skewered" aura été une bonne découverte en ce qui me concerne, l'album est bien construit et colle parfaitement au style qu'il défend. Rien à signaler du côté de la production, mis à part peut-être une guitare parfois un peu trop en retrait. Un bémol tout de même, le combo officie dans un style où les groupes pullulent, et même s'il le fait très bien, il n'apporte rien de plus à ce qu'on peut entendre habituellement dans ce domaine. Efficace, certes, mais comme beaucoup d'autres... Il plaira à coup sûr aux adeptes du genre, mais ne fera pas changer d'avis les sceptiques. Pas convaincue donc que SKEWERED puisse un jour faire partie des noms incontournables de la scène, affaire à suivre, tout de même !