CHRONIQUES ALBUMS

La Russie continue doucement à exporter ses groupes à l’étranger via le label SOLITUDE PRODUCTIONS. Pour l’instant, nous recevons surtout des albums de "doom" puisque ce label est spécialisé dans ce style. Qu’importe, ce qui compte, c’est de découvrir quelques nouvelles formations issues de pays pas toujours accessibles facilement. Il est quelque peu difficile de trouver des informations concernant SEPTIC MIND. On sait que le combo existe depuis 2006. C’est en fait sous la forme d’un duo qu’évolue ce projet. La batterie étant assurée par une machine, Michael NAGIEV et Grigoriev ALEXANDER se partage le reste du travail. Ce troisième album vient désormais enrichir la discographie du groupe.

La vague de froid qui sévit actuellement sur l’Europe servira de repère pour poser l’ambiance de ce disque « Истинный Зов », traduit en anglais par « The True Call ». Je ne sais pas d’où leur vient cette inspiration mais même dans les pays scandinaves les productions ne sont pas aussi radicales. SHAPE OF DESPAIR pourrait presque passer pour un groupe de punk destiné à animer les goûters d’anniversaire. C’est dire… La Sibérie, ça doit vraiment être quelque chose en hiver…

On ne compte que trois morceaux sur ce disque de quasiment une heure. A lui seul, le premier morceau, « The True Call », atteint les 25 minutes. Joué à un tempo normal, il en aurait peut-être duré 5. Et pourtant, on a beau être critique ou quelque peu cynique sur la durée, les tempos et d’autres aspects de ce style de metal, il faut reconnaître chez ces musiciens un véritable talent de composition. Il s’agit de construire dans ces titres une ambiance sans cesse en évolution. La lourdeur pesante construit à elle seule un véritable univers dans lequel on se laisse très vite embarquer. Ce monstre de puissance a très vite fait de vous emmener côtoyer un domaine où l’on ne sent pas forcément à l’aise. Cela reste à voir, le public averti appréciera néanmoins ces ambiances d’une toute autre dimension. « Doomed To Sin » est un petit peu plus léger. Les guitares en son clair allègent quelque peu l’ensemble. Les claviers, quant à eux, contrastent un peu avec cette légèreté en poussant dans les basses avec une intention toute autre. Puis, cette introduction passée, on retourne à cet état de lourdeur façon rouleau compresseur. Il faut vraiment attendre « Planet Is Sick » pour retrouver des structures plus communes et moins martiales. On reste sur beaucoup de lourdeur mais l’énergie est un peu plus dynamique. Certes, tout cela reste relatif mais après 40 minutes de doom extrême, on a l’impression d’être réveillé par tant de dynamisme.

Il faut déjà être quelque peu sensible à ce style pour pénétrer pleinement l’univers de SEPTIC MIND. Le funeral doom compte un nouveau pilier et celui-ci vient d’un pays où il fait froid, extrêmement froid et il a bien l’intention de vous le faire sentir.