ALKERDEEL Morinde [ 2012 ] |
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CD Album Durée : 40.25 Style : Black / doom / sludge |
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Infos :Egalement disponible en CD Digipack | ||||
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Interview : | ||||
ORIGINALITE |
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Chronique : 07 février 2012 , réalisée par Charcoal.Blood | ||||
On rencontre parfois, dans le paysage musical, des ovnis dont l’expérimentation de différents styles se révèle aussi incongrue qu’improbable. C’est justement avec l’un de ces spécimens que l’on fait connaissance, ALKERDEEL, formation originaire d’Anvers en Belgique qui nous propose un « Black/Sludge/Doom » peu commun. Rien que ça ! Pour la petite histoire, le groupe s’est fondé en 2005 sous forme de trio comprenant Nieke (batterie), Pede (chant) et Rick (guitare), dans le seul but de créer une musique bien lourde et bruyante, le tout dans un état d’esprit « garage ». Très vite, ils furent rejoints par Steven, un ami de longue date, et aussi bassiste de THEE PLAGUE OF GENTLEMEN avec lequel ils enregistrent deux EP et un premier album en 2010. Aujourd’hui signés par ConSouling Sounds, les Belges reviennent titiller notre curiosité avec « Morinde », leur nouvel effort décliné en quatre titres, prévu pour le 24 Février prochain. Le moins que l’on puisse dire à l’écoute de « Morinde », c’est qu’il faut faire preuve d’une assez grande ouverture d’esprit. En effet, on fait face à des titres évolutifs et contrastés. Tout d’abord évolutifs dans le sens où les divers courants musicaux ne s’entremêlent pas, comme on pourrait le croire, mais se succèdent tour à tour sur une même chanson. Ensuite, contrastés par les différentes ambiances générées, mais aussi par la durée des morceaux qui s’opposent à l’extrême, si l’on prend « Du Levande » et ses vingt minutes face à « Horsesaw » qui n’éxcède pas les 2mn30. Le premier et le dernier titre de l’album sont complexes à assimiler du fait de leur longueur et relèguent, au passage, leurs camarades du milieu au statut d’interludes. Les habitants de la Belgique ont la réputation d’être les rois de la plaisanterie, mais tout ceci n’est pourtant pas une blague ! On pénètre donc l’antre de la bête avec des notes plombées et des rythmes très lents. Les instruments sont accordés bien bas et officient dans un registre typiquement « Doom » très planant. Cet opus nous accueille ainsi dans son univers froid, torturé par les larsens stridents. Les voix, bien que hurlées, paraissent caverneuses et lointaines, si lointaines qu’elles semblent parfois imperceptibles et nasillardes. On se sent surpris par cette technique, laissant injustement un doute sur le mixage. D’ailleurs, puisqu’il est question de finition, on peut déplorer un manque de netteté au moment des enchaînements rapides, où se mêlent les coups de caisse claire et les cris sur les breaks « Black ». Avec déjà deux démos et un premier essai au compteur, on est en droit d’attendre un peu plus de clarté sur le plan sonore. Il est clair qu’il est vraiment dommage de ne pas bien discerner tous les instruments surtout sur des thèmes aussi variés. Cette démarche vise peut-être à rester fidèle à l’état d’esprit Underground cher au groupe, mais elle peut sembler expérimentale, laissant une bizarre impression que « Monride » relève en partie d’une production brouillonne. Peut-être est-ce là leur définition du terme « Sludge » ? Bien sûr, tout cela n’entache pas le fait que notre combo excelle dans le registre du « Doom Métal » en utilisant tous les bons ingrédients de base, à savoir, des tempos très ralentis soulignés par des lignes graves mais malgré tout enivrantes. Mais intéressons-nous de plus prêt à l’impact qu’a pût avoir le « Black Métal » sur la musique d’ALKERDEEL. Si l’on regarde bien, cette influence se concentre surtout au niveau du chant, la plupart du temps guttural et aigu, mais aussi, plus légèrement, sur les parties rythmiques intervenant à la manière de breaks à n’importe quel instant sur les longs titres. Les accords font penser au style de jeu du groupe PRIMORDIAL même si les Belges s’essaient volontiers à quelque chose de plus violent avec « Horsesaw ». Utiliser des genres musicaux différents relève quelquefois du défi. Certes, ALKERDEEL y arrive sans trop de difficultés en nous proposant un album atypique dans toute sa composition, et à la fois original grâce au déploiement d’influences opposées. C’est ce qui permet à l’enregistrement de ne pas tourner en rond tout au long de l’écoute, même s’il est évident que ce disque ne plaira pas à tout le monde. |
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