ITE MISSA EST Ante Bellum [ 2011 ] |
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CD Album Durée : 44.39 Style : Deathcore |
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Chronique : 31 janvier 2012 , réalisée par Bakounine | ||||
Ridendo dicere verum quid vetat ? Bon, avant même de débuter la chronique de cet album, je me dois déja de pondérer mon jugement. Tout d’abord parce que je ne suis en aucun cas grand connaisseur ni grand fanatique de "deathcore", même si j’ai écouté parfois du WHITECHAPEL, du ALL SHALL PERISH ou du SUICIDE SILENCE comme tout le monde, et suis un grand amateur de THE BLACK DAHLIA MURDER (qui détestent d’ailleurs être assimilé au mot "deathcore"…), « Scio me nihil scire ». Pourquoi donc ai-je choisi de chroniquer cet album d’ITE MISSA EST ? Et bien la raison est très simple, dans ma grande maîtrise de la langue de Plaute et de Britannicus, au moment du choix des chroniques, j’ai confondu à ma grande honte le nom du groupe avec celui d’ « Ad Patres », groupe de death metal bordelais m’ayant fait une forte impression lors de leur passage sous la tente découverte du Hellfest de l’an dernier. Bref, je me suis bien emmêlé les pinceaux « Stultorum numerus est infinitus ». Ceci dit, quand il faut y aller, il faut y aller, je vais donc tacher de donner l’avis le plus objectif et juste possible sur cet album, « Stude, non ut plus aliquid scias, sed ut melius ». Alors certes, le "deathcore" est bien souvent un style mis au ban par les métalleux extrêmes classiques et notamment bien souvent le fan de death, « Damnant quod non intelligunt » , pourtant, on ne peut nier une certaine audace et créativité dans le départ du style, amenant de nouvelles idées dans le microcosme metal « Tempora mutantur et nos mutamur in illis ». Cela dit, le style s’est rapidement dirigé vers une certaine stagnation et les derniers albums du genre sortis par les grands du style (SUICIDE SILENCE, CARNIFEX…) ont tendance à marquer un certain repli, « Tempus edax rerum ». Je vais à présent arrêter les citations latines, exercice que je me suis imposé pour me punir de cette erreur, pendant le développement, car sinon ça risque d’être vite illisible et très chiant. Pour autant, en France notamment, le mouvement commence à prendre forme dans le sillon d’un BETRAYING THE MARTYRS et ITE MISSA EST, jeune groupe parisien sort son premier album « Ante Bellum » afin peut-être de suivre le même type de voie. La production a été faite au "Drudenhaus Studios" par Xort (ANOREXIA NERVOSA). Musicalement, on peut dire que l’œuvre a été plutôt bien conçue, puissante avec une production léchée, tous les éléments sont vraiment bien en place et mis en avant comme il faut. On notera une batterie au jeu précis (d’ailleurs c’est le batteur de VISIONS OF ATLANTIS, bon groupe de death technique), des guitaristes lançant des plans habiles et un hurleur excellent en français, s’il vous plait. A part les intros et les conclusions pseudo-symphoniques (l’intro me rappelle d’ailleurs beaucoup celle du dernier FINNTROLL), les morceaux procèdent du classique guitare-basse-batterie-voix avec alternances de passages plaisants, de séquences death et hardcore, avec les classiques du style, ces vocaux monosyllabiques impressionnants, ces breakdowns comme s’il en pleuvait, même s’ils nuisent parfois à la cohésion générale à mon goût, qui n’est pas vraiment celui d’un coreux… Bref, tout ce que l’on peut attendre d’un bon album du style. Maintenant, il faut que je mette un petit frein dans mon raisonnement avec les éléments en eux-mêmes qui, s’ils ne sont pas en soi déplaisants, peinent à passer le cap du remarquable. Qu’on se comprenne bien, le groupe maîtrise ce qu’il fait, des titres comme "Jugés et Blâmes", « Face Cachée » ou « Condamné à l’absolu » sont de belles tueries dans le style. Mais si vous cherchez de l’innovation, quelque chose de nouveau ou d’improbable, on en sera à dix mille lieues. Non pas que le résultat soit chiant en soi, on est même plutôt dans un album que je rapprocherais des très bons du genre pour ce qui est de son niveau (enfin, des quelques bons albums du genre que je ne connaisse pas trop mal). Là où BETRAYING THE MARTYRS (et dieu sait que je ne suis pas fan de ce qu’ils font) ramène quelque chose de frais avec leurs claviers épiques ou WE BUTTER THE BREAD WITH BUTTER innove légèrement avec des arrangements débiles et kitschissimes, ce premier album de ITE MISSA EST manque de parties auxquelles on puisse se rattacher et se dire « ha, bah tiens, c’est eux c’est sûr, on reconnait bien leur marque ». Un titre comme « Jugés et Blamés » doit être un des moins bons de l’album et résume assez bien ce fait, le passage mélodique entêtant est en soi plutôt "saoulant". D’autre part le groupe aurait mieux fait de tout miser sur la voix hurlée (ils l’ont d’ailleurs fait à peu de choses près) puisque les quelques apparitions à la voix claire du guitariste Gaétan seront plutôt peu convaincantes, trop fluette, sa voix cassera plus la dynamique qu’elle amènera une vraie valeur ajoutée aux morceaux. Quelques passages pourraient par contre faire espérer une évolution vers des ambiances plus fouillées, ainsi le court interlude pseudo-acoustique « Ibi Deficit Orbis » (non, ce n'est pas une citation, c'est le nom du morceau!!!) s’il avait été développé et décliné dans une composition électrique deathcore eût pu donner le jour à une composition plus personnelle que la majorité des titres de cet album. Alors, qu’avons-nous donc ? Un bon album de deathcore sans aucun doute, qui ravira sans problème les fans du genre, on n’est pas des lieues en dessous de ce qui a déjà été fait dans le style. « Ubi plura nitent in carmine, non ego paucis offendi maculis ». Il y a évidemment les défauts habituels du deathcore, enfin, ce que moi je considère comme des défauts, mais il ne me viendrait pas à l’esprit de les en blamer, car ils sont utilisés par tous les groupes du style « Consuetudinis vis magna est ». Maintenant, il faut en mon sens que le groupe prenne le temps de se poser et de se forger une identité propre avec ses idées, son style, ce qui ne signifie pas qu’ils doivent perdre leurs influences deathcore pour autant « Vulpem pilum mutat, non mores ». Et si cet album ne saurait tout à fait me convaincre de réellement m’intéresser au groupe, il est complètement possible qu’une légère variation dans leur manière de faire les choses puisse me les rendre très sympathiques dans les productions à venir, « Saepe morborum gravium exitus incerti sunt » . Bref, du travail, du travail et encore du travail, on ne saurait oublier qu’il s’agit là d’un premier album. « Usus magister est optimus » La tournée qu’ils vont avoir l’occasion d’entamer d’ici peu avec ORIGIN, PSYCROPTIC et LENG-TCHE sera peut-être un déclic. En tout cas avec l’énergie du live, je pense que certains morceaux de ce groupe pourraient bien faire craquer quelques cervicales, affaire à suivre… « Respice finem » |
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