CHRONIQUES ALBUMS

Incroyable mais vrai, les "pères" du grindcore, NAPALM DEATH, viennent encore une fois frapper à nos oreilles avec un quinzième album (y compris "Leaders Not Followers"), intitulé "Utilitarian".
Après trente années d'existence, la formation British légendaire ne semble pas vouloir déposer les armes, c'est certain, même si les détracteurs du groupe et du style prétendent que la recette proposée a un goût fermenté et que leur démarche est usée jusqu'à la corde.
Alors, les "brontosaures" du métal extrême vont-ils nous surprendre encore une fois, ou nous décevoir à la longue? Pour cela, il suffit de poser nos écouteurs sur les oreilles et de lancer l'écoute pour 16 titres et 46 minutes d'enregistrement, où l'on espère bien se régaler de leur mixture faite de "grind/punk/crust/death" et "hardcore", qui a fait ses preuves depuis longtemps.

On commence par une intro instrumentale montant en puissance et installant le "décor" d'"Utilitarian", dont l'artwork de couverture ne laisse planer aucun doute sur l'engagement continu du quatuor de Birmingham. Cette intro où nous reconnaissons d'entrée la "patte" NAPALM DEATH pour les familiers du groupe.
Et puis, le déluge sonore annoncé claque soudain comme un coup de fouet nous extirpant de la léthargie morose dans laquelle notre "belle" société moderne nous a plongé. Ah, cette voix reptilienne de Barney excitée par les cris de chat écorché de Mitch. Ah, cette guitare riffue et vicieuse toujours surprenante, ah, cette basse turbo ronflante aux lignes monstrueuses et ce tsunami de batterie à l'inventivité palpable!
Evidemment NAPALM DEATH fait toujours ce qu'il sait faire de mieux dans son style, pas de bouleversements ni de tremblements de terre dans sa démarche.
Alors, on aime ou on n'aime pas, mais si on est "accro" à leur engagement musical et verbal, nous ne pouvons qu'apprécier encore une fois ce nouveau "méfait" qui sortira en public le 27 Février prochain et qui saura, j'en suis sûr, vous rassasier à nouveau comme au premier jour, comme lors de la sortie du premier album "Scum" en 1987 (déjà, comme le temps passe vite!).
Même menu donc, même recette éprouvée, mais avec ici un souci d'introduire dans chaque composition de petits (ou plus gros) éléments nouveaux venant varier la sauce grind pour notre plus grand plaisir.
Alors, au fil de l'audition, j'ai remarqué plus particulièrement, "The Wolf I Feel", grind'n'roll avec une pincée de voix claire à la FEAR FACTORY, "Fall On Their Swords", grind thrashisant avec des choeurs de révolte, "Blank look About Face", grind martial innatendu, "Leper Colony", grind glacial et maladif avec toujours des choeurs d'ambiance, "Nom de Guerre", grind de bataille à la "Scum", court et intense, "A Gag Reflex", grind/death "obituarien" opposant vitesse à la double et lourdeur pachydermique qui termine l'album.
Cet album qui va aller droit au coeur des inconditionnels de nos grindcoreux préférés qui, visiblement, n'ont pas dit encore leur dernier mot et qui tiennent encore le haut du pavé, pour longtemps nous l'espérons.

Faisant partie de ces inconditionnels, j'ai essayé d'être le plus objectif possible au travers de cette petite chronique, évidemment. Alors, comme vous l'aurez compris, j'ai beaucoup apprécié ce nouvel opus "Utilitarian" à sa juste valeur et vous recommande fortement l'acquisition de cet objet, c.q.f.d.