CHRONIQUES ALBUMS

Derrière ce split avec trois groupes et à l'artwork très épuré, on pourrait presque dire que l'on trouve l'âme d'un seul homme.

Cet homme, c'est "Markiz", qui sévit en temps que guitariste (de session ou régulier) dans les trois groupes de ce split entièrement Polonais, et il est évident que c'est lui l'organisateur de ce méfait, sorti en 2011 sur une kyrielle de labels plus variés les uns que les autres ("Quid est Veritas Productions", "Wydawnictwo" ou encore "The End Of Time Records"). Je dis quand même qu'avec des labels aussi variés, ce n'est vraiment pas facile de s'y retrouver, et surtout de trouver une source d'information sûre.

Hop, galette dans le lecteur, et allons-y...

I / PRIMAL

C'est PRIMAL, groupe aux tendances plus qu'atmosphériques et païennes qui attaque ce split, avec pas moins de quatre morceaux.
Quatre morceaux, c'est vraiment beaucoup, parce que les titres de PRIMAL forment un joli total de vingt-sept minutes sur la totalité de l'album, ce qui fait une bonne dose du groupe (même si il y a dans ces quatre titres une "Outro", les autres sont en moyenne vers les neuf minutes).

PRIMAL s'inspire pour le reste de la scène "black atmosphérique", et de la scène "Pagan-Black" des pays de l'est (DRUDKH, HATE FOREST, NOKTURNAL MORTUM, YGG...), sachez également que ses paroles sont chantées en polonais, et il vaut peut-être mieux, car quand on voit la dégaine du type, crâne rasé et T-shirt ABSURD, il serait fort possible que le groupe ait quelques déviances politiques assumées...
PRIMAL c'est aussi l'œuvre d'un seul homme :"Primal One", aidé pour le coup de son compère "Markiz" pour les solos de guitares.

Pour le reste, hormis la longueur des pistes, PRIMAL n'est pas mauvais, on peut juste dire que le groupe à trop tendance à faire tourner en boucle les riffs principaux pendant quelques temps, ce qui est à double tranchant : soit la transe prend, et le caleçon se trempe, soit ça ne marche pas, et on s'ennuie fermement.
Deuxième option, pour ma part.

Servi par une bonne production, le groupe se défend, mais pour ce coup, Gaspard Noé avait raison : Le temps détruit tout...
Ennui au programme.

II / IUGULATUS

IUGULATUS est un combo de cinq personnes, dont toujours ce même homme : "Markiz", qui cette fois occupe le poste de guitariste, mais titulaire.
Il est également bon de dire qu'il compose tout les titres du groupe.

IUGULATUS abandonne très vite la teinte Pagan/Atmosphérique de PRIMAL et se lance avec ses trois titres, dans un "black métal" teinté de "Thrash", de par un riffing et un tempo plus énergique.
Après trente minutes de PRIMAL, et étant relativement endormi, l'énergie pure de IUGULATUS fait du bien au moral et aux oreilles.

Si lors de la première écoute, on à donc une étrange émotion salvatrice, les écoutes suivantes démontrent quand même le côté "plan-plan" du groupe, qui peine à innover, et à transporter son auditeur, il s'agît d'un Black/Thrash honnête, mais loin d'être aussi prenant et défoulant qu'un TSJUDER ou qu'un AURA NOIR, par exemple.
Les titres sont plus courts que pour le groupe précédent, et ça c'est positif, surtout pour ce style de black. De même, la production reste de bon niveau et elle le sera sur le reste du split.

En d'autres termes : IUGULATUS peut mieux faire...

III / DEEP DESOLATION

DEEP DESOLATION officie quant à lui dans le "black/doom", toujours sous l'égide de "Markiz" a.k.a. "l'homme qui compose tout".
Sauf que DEEP DESOLATION, dont le nom est coupé dans le titre de la chronique, faute de place, semble être le leader et la tête d'affiche du split, même si c'est étrange car IUGULATUS possède une expérience phonographique nettement plus développée que ce dernier.

A l'écoute des deux titres du groupe (oui, ce split diminue les titres plus les groupes avancent...), on sent assez vite le potentiel de DEEP DESOLATION servant un un black/doom nettement plus riche et plus prenant que la musique de ses petits camarades de jeu.

Le problème ici, c'est qu'on a que deux titres (qui font six/sept minutes quand même), ce qui est insuffisant, et vu le temps qu'on vient de passer à attendre un petit sursaut qui ne sera jamais intervenu, à part peut-être la charnière PRIMAL/IUGULATUS vue comme une délivrance, c'est quand même très frustrant pour l'auditeur.

DEEP DESOLATION se débrouille et sait proposer une vraie ambiance noire, avec un talent certain, mais là, c'est trop court pour ce groupe...

En bref, donnons-une note pour chaque groupe :

PRIMAL : 4/10
IUGULATUS : 5/10
DEEP DESOLATION : 7/10

Un split clairement dispensable, hormis pour DEEP DESOLATION, et un split à écouter avant de se le procurer.