CHRONIQUES ALBUMS

RITUAL est certainement le groupe qui m'a posé le plus de problèmes pour une chronique. En effet, le groupe étant (très) relativement connu comme un pilier du "black metal" californien, il fut extrêmement difficile de trouver des sources fiables sur un groupe éteint depuis 1998 et qui n'a que peu connu le succès dans nos contrées.
En fait, le groupe a sorti trois albums entre 1993 et 1998.

"The resurrection", c'est donc la résurrection tardive du combo, formé en 1993, et donc plus de quinze ans après sa formation.

Disons que RITUAL ne vous offrira pas du "black" classique, et habituel. Déjà, rien qu'à la production, on est bien restés ancrés dans les années 1990. Grésillements et batterie en réverbération, on se croirait sur une vieille production de SATYRICON, ou de GORGOROTH.

Sauf que, pas vraiment, parce que RITUAL ne compose pas sa musique comme l'auraient fait les norvégiens. Plus souvent proche du "dark metal" que du "trve black metal", RITUAL explore plutôt un aspect mélancolique.
De même on retrouve des tempos plutôt lents. Et souvent, je dois bien dire que ça marche relativement bien au premier abord.

"This Means War" par exemple est un très bon titre : Solo réussi, ambiance pesante, gros riffs de guitare, petite mélodie mélancolique et touchante.

Alors attention, RITUAL ne va pas démarrer tout d'un coup comme une bombe. RITUAL est ancien, et il privilégie les ambiances, plutôt que les riffings black en trémolo et les blast-beats.
On adhère ou pas.
Mais on doit bien reconnaître, qu'à la réflexion, l'influence de ce groupe se sent chez la scène black dépressive américaine (LEVIATHAN, BENIGHTED IN SODOM, XASTHUR...) voir même chez certains groupes comme par exemple : DROWNING THE LIGHT.

D'ailleurs la voix de notre hôte se rapproche bien des hurleurs nommés ci-dessus. Un grain très aigu et très éraillé qui rappelle encore et toujours les années de gloire norvégiennes.

Les titres sont plutôt courts, le plus long durant quatre minutes vingt, environ...

Le seul problème de ce groupe est que finalement, leur musique manque un peu de relief. On attend un coup d'éclat qui ferait décoller l'album mais qui ne se produira pas. Les mélodies sont efficaces, mais elles auraient méritées un traitement qui les sublimeraient.
Bien sur certains moments peuvent être aptes au frisson : Par exemple, le break de "Temples of Baphomet's sons".

Mais au moins RITUAL ne sert pas un énième album lambda et sans intérêt, ce qui se voit quand même assez fréquemment dans le black métal.
Donc, il n'y a pas vraiment de quoi se plaindre ! On a donc un album plutôt agréable, qui, même s'il ne révolutionnera rien (en même temps, normal pour un groupe dont l'essence se trouve dans les années 1990) reste très rafraichissant dans le contexte actuel du black métal.
Une sortie 2011 fort distrayante, donc.

A noter aussi que cet album peut plaire sans problème aux amateurs de musiques plus sombres et atmosphériques.