SIGH In Somniphobia [ 2012 ] |
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CD Album Durée : 66.56 Style : Black avant-gardiste |
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Chronique : 31 décembre 2011 , réalisée par Bakounine | ||||
S’il y a une chose que l’on peut dire de l’immense carrière de SIGH (déjà leur dixième album, ou neuvième, selon comment l’on considère le « Ghastly Funeral Theatre » de 1997). Pionnier du « black metal » japonais en leur temps avec « Sabbat » notamment, le groupe a relativement vite évolué vers des contrées chamarrées, bien plus avant-gardistes que fondamentalement black… Leurs deux derniers albums avaient apporté un coté plus symphonique et poussé à leur production, mais perdant un peu de la folie des albums précédents. Je pense à un « Hangman’s Hymn », qui, bien que très sympathique au demeurant, n’en demeurait pas moins relativement monocorde avec sa démarche poussée à fond, je ne m’étais que peu intéressé au suivant « Scenes from Hell » qui paraissait plus varié que son prédécesseur mais qui ne m’avait pas réellement intéressé sur les quelques écoutes que j’en avais fait… Mais, arrive à ce moment-là, cet « In Somniphobia » qui a probablement le potentiel pour réconcilier les fans des différents époques de SIGH (à part ceux de leurs années black définitivement révolues) ; cet album mélange en effet le coté extrêmement complexe et poussée de la production d’un « Scenes From Hell » avec la folie douce d’un « Imaginary Soniscape ». Car en effet, là où on avait sur les derniers albums une exploitation à 100 % du coté symphonique avec les trompettes et autres arrangements orchestraux, cet album marque le renouveau de la démarche « on part dans tous les sens et on regarde au final ce qu’on obtient ». Aussi cet album est un concentré de metal, de jazz, de funk, de musique traditionnelles de divers continent, avec notamment un court passage d’accordéon, de rock progressif, entre autres bruitages frénétiques notamment les ricanements démoniaques caractéristiques du groupe. On a même parfois plusieurs minutes de morceau composé intégralement d’amoncellement de diverses structures complètement nonsensiques : « Tiens, un ricanement, Ho, une boite à musique pour Bébé, le son de l’eau qui coule, un hibou, le son du Marchand de sable qui passe, Ho une flûte… » . Le duo de chanteurs fait son effet, et on sent que l’équilibre a été trouvé entre la voix aigue et malade du chanteur principal Mirai Kawashima et celle plus death mais néanmoins aussi pathologique du Dr Mikannibal. Dés le premier titre « Purgatorium », on est saisi par un morceau qui démarre à cent à l’heure avec un solo de guitare d’entrée, le guitariste comme les autres solistes (la clavier de Mirai et le saxophone de Mika) est d’ailleurs plutôt mis en avant sur tout l’album, comme le clavier faisant des entrées remarquées pour amener des changements; même si ce ne sera pas au final celui qui s’avèrera le plus original du lot. S’il fallait décerner des palmes à des morceaux de l’album, on penserait plutôt au deuxième : « The Transfiguration » avec ses étonnantes percussions tribales, probablement un mélange bongos-congas qui donneront une touche presque caribéenne à certains passages du morceau, ces voix claires féminines, éléments rares dans SIGH donc remarquables, la mélodie principale ayant elle un aspect « jeu vidéo ». Et on mettra en avant un excellent bridge avec un solo d’orgue Hammond aussi kitsch que sublime, suivi du saxophone et de la guitare tous aussi endiablés les uns que les autres. « L’Excommunication à Minuit » est également l’un des plus cinglés naviguant entre funk et jazz avec un synthétiseur à la manière d’un générique des années 70, avant de se conclure par diverses bruitages sans oublier d’ajouter un passage de musique indienne traditionelle... Enfin, le dernier titre « Equale » très jazzy et dansant est une énigme insoluble à résoudre mains, en même temps doté d’un indéniable charme notamment lors d’une partie entièrement classique jouée au clavecin… Quelques mots quand même sur l’artwork qui est EX-TRA-OR-DI-NAIRE. Extrêmement glauque et malsain malgré la prédominance des couleurs chaudes, la qualité du graphisme et la précision du détail a de quoi laisser pantois. Au final, on a retrouvé la folie du grand SIGH, cet album s’annonce déjà dans les excellents albums de 2012. A la production aussi fouillée que les deux derniers, mais à la construction plus épaisse, touffue et obscure, moins facilement assimilable, comme l’ont été les meilleurs œuvres du groupe. On ne peut se permettre de laisser passer cet album qui risque de faire date dans cette aberration musicale qu’est le metal avant-gardiste… Tiens, je me reprendrais bien un petit verre de mon fameux cocktail Absinthe-curaçao-sang de nourisson-menthe poivrée-rouge à lèvres… |
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