REIDO
-11 [ 2011 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 47.27
Style : Doom/Sludge
  Infos :
  Contact label : http://slowburn.ru/
  Contact groupe :
 
Pavillon 666 - metal rock webzine Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
Pavillon 666 - metal rock webzine
TECHNIQUE
Pavillon 666 - metal rock webzine
PRODUCTION
Pavillon 666 - metal rock webzine
EMOTION
Pavillon 666 - metal rock webzine
  Chronique : 26 décembre 2011 , réalisée par Mearog
   
Qui a déjà entendu parler de la Biélorussie lorsque l'on évoque nos noires contrées métalliques? Pas grand-monde, j'imagine, à peine si ORDO TEMPLI ORIENTIS ou NIGHTSIDE GLANCE arrivent à percer à l'étranger, entre deux bouteilles de Vodka faites maison pour se décongeler les petits orteils les jours d'hiver.

Donc oui, qui a déjà entendu parler de REIDO? Car mis à part un «F:\all» sorti en 2006 sous la tutelle de «Solitude Productions», c'est silence radio pour nos Kamarades de l'Est. Condamnés à jouer un type de musique trop confiné aux extrêmes? Oui et non. Pas sur cette deuxième production en tout cas; étrangement intitulé, «-11» est un album ambigu. Ambigu par sa proportion à être aussi bien facile d'accès, que de jouer sur une profondeur d'écriture qui pourrait en laisser plus d'un sur le carreau.

Exemplaire dans l'érigement d'un mur sonore triple couche, REIDO tartine allègrement un schéma hypnotique qui répète inlassablement des riffs en boucle, sous couvert d'une base «Funeral Doom» déjà présente sur «F:\all». Traduction: c'est lent, infiniment lourd, et juste crasseux comme il faut avec cette petite touche «Post-Core/Sludge» qui s'insert au travers du chant hurlé d'Alexander Kachar, se faisant violence le temps d'un "Degeneration Cycle" incisif, mais placé avec parcimonie. Car au final, ce n'est pas ce que l'on retiendra le plus de ce «-11» qui fera plutôt la part belle aux atmosphères plombées (prenant la forme de lignes mélodiques brûlantes et lancinantes) et une mise en place i-m-p-e-c-c-a-b-l-e d'un mur de riffs compacts qui reviennent et se muent légèrement au fil de chaque morceau, pour maintenir ce niveau d'intensité écrasante. Oh ça, REIDO n'a presque pas besoin de chant pour exprimer ses thèmes faits de misanthropie, depression et asocialité, et les deux instrumentales venant se placer en bout de course gardent et subliment meme cette violence sourde, tant par leur densité ("The Six-Day War"), que par leur ligne atmosphérique ("Flows and Eruption") encore une fois rondement menée et insufflant ce côté presque subliminal et étrange à «-11», comme le final de l'incroyable "I Saw His Mask Fall" de près de dix minutes.

Rien ne laissait présager au final un tel déferlement de puissance et d'écrasement, l'artwork -essayons de ne pas être injurieux- minimaliste au possible, ne laissant aucune ouverture quant à ce que l'album pouvait bien renfermer.
Ambigu, oui, par cette accessibilité toute relative, entrer dans la musique de REIDO est facile...et en sortir d'autant plus redoutable. Homogène de bout en bout, aucun titre en dessous d'un autre, un panel de riffs d'une lourdeur et d'une intensité extraordinaires, couplés à une atmosphère glaciale et prenante, «-11» (-11 quoi d'ailleurs, degrés? On doit s'en rapprocher...) est sans aucun doute un grand album, et il serait bien dommage de passer à côté.







AUTRES CHRONIQUES DU MEME GROUPE