CHRONIQUES ALBUMS

ATTENTION, NOTE SUBJECTIVE ! Car, en tant que chroniqueur, nous avons parfois à faire à quelque Ovnis musicaux dont nous ne savons que penser. Et rien que de commencer une chronique par une telle phrase, on sait que l’on aura une note extrême, soit dans un sens, soit dans l’autre et que l’on répond à quelques règles d’écriture, nous, chroniqueurs …

Les règles. Parlons-en justement : NOOUMENA en fait fi tout au long de cet album, le dénommé ‘Argument with Eagerness’. Cher lecteur, si la nouveauté ne t’attire pas spécialement, si la mixité musicale ne fait pas frémir tes synapses et si tu as un peu de temps et de courage, alors viens, suis le lapin blanc qui s’en va te conter cette galette de NOOUMENA.

Commençons par mettre un terme sur le genre musical : Rock ? Jazz (‘Decadence’) ? Lounge (‘Cold Comfort’) ? Fusion ? Electro ? Disons du NOOUMENA ! Les inspirations musicales sont vraiment variées et l’on se retrouve avec un patchwork musical assez déstabilisant et surtout difficile d’accès. Ici se mêlent des cordes, un saxophone, quelques éléments électro ; dans un premier temps on n’est pas loin de ce que propose le Chapelier Fou, violoniste électro. Mais s’y ajoutent quelques guitares et parfois l’on a vraiment l’impression d’avoir affaire à un enregistrement dédié au cinéma muet : à la fois pour la musique comme pour les bruitages (‘Somehow’). Une sacré dose d’avant-gardisme en tout cas et d’expérimentations en tout genre : mélange peu communs, plans parfois tarabiscotés et (malheureusement) parfois illisibles. Quoiqu’il en soit, le groupe va aux bout de ses ambitions et l’on ne peut qu’être pantois en face des arrangements qui nous sont fournis, entre autres.

Par ailleurs, sachez que la musique des français est plus "électronique" qu’organique, malgré la présence de nombreux instruments différents. Mais là encore le groupe bouscule les barrières et nous livre quelque pièces carrément aux antipodes du reste de l’album, c’est le cas de ‘Taedium Vitae’. Un titre beaucoup plus mystique (des chœurs presque religieux) et une guitare grasse beaucoup plus présente que dans le reste de l’album qui restera, au final, dans un genre plus "Rock" voire "Jazzy".

Et même si le mélange des genres est parfois réussi, couplé à une prod aux petits oignons, le sentiment final est mitigé. Les titres sont vraiment alambiqués et font vraiment trop Patchwork improvisé. On perd souvent le fil du morceau et la pause entre deux est là pour nous ramener sur Terre. Difficile de noter un album comme ‘Argument with Eagerness’, tout dépend de votre background musical et de votre état d’esprit lors de l’écoute.