CHRONIQUES ALBUMS

Suite à la sortie d’un 11ème album «Show Me How to Live» qui marque le grand retour du chanteur D.C.Cooper dans les rangs de ROYAL HUNT, un petit coffret double DVD vient accompagner cette sortie, incluant les lives «1996» sur le premier DVD et «Closing the Chapter» sur le second. Les lives de 1996 et 1997 de la période D.C.Cooper. Une période glorieuse pour le groupe danois, située autour de leurs deux fabuleux albums, «Moving Target» et «Paradox». Deux concerts donc tenus tous deux au Japon, entièrement remasterisés pour l’occasion. Cela nous permettra ainsi de faire un bon en arrière et de redécouvrir ROYAL HUNT au sommet de son art.

Le live «1996» se tient à Tokyo le 31/05/1996. Voilà ce que l’on peut appeler un grand show. Les images sont de qualité début années 90, mais les prises de vue sont plutôt bonnes dans l‘ensemble. Cela se présente comme une prestation plus que captivante. Il y a de quoi se réjouir pour qui est fan du groupe. La musique y est très stylée, avec un fort ascendant mélodique en provenance des synthés d’André Andersen. Mais les gratteux ne se sentent pas du tout débordés et prennent malgré tout une place importante sur la scène. Oui, la prestation scénique aurait une importance capitale pour les membres de la formation. Ils s’y donnent à cœur joie en tout cas. Guitariste et bassiste sont en continuel mouvement sur scène, s’amusant comme des beaux diables. Bien sûr, D.C.Cooper est celui qui en fait le plus. Un vrai lion séducteur, manipulant aussi efficacement la gestuelle que la voix, doté d’un charisme certain. Ce qui lui permet de droit de présenter chacun des membres de ROYAL HUNT ainsi que lui-même. Cela aurait quelques accointances avec le style "hard FM". En tout cas, le public japonais est vraisemblablement conquis. On assiste aussi à un très amusant duel entre le batteur Keneth Olsen et le bassiste Steen Mogensen. C’est à chacun son tour, l’un souhaitant battre l’autre, tout cela juste avant un «Running Wild» remarquable. André abandonnera ses claviers au profit d’une guitare acoustique pour les titres «Age Gone Wild», «Ten to Life» et «Legion of the Damned». Petit moment de communion entre les membres et avec le public. De cette grosse démonstration des danois sera suivi d’images du groupe, en visite au Japon, de leurs concerts dans la province nippone, d’images studios et de Copenhague aussi. On regrettera cependant qu’ils aient conservé les interviews de japonais non traduites. Des éléments inutiles qui auraient pu être effacés.

«Paradox» est sans doute l’album le plus connu et le plus vénéré de la carrière de ROYAL HUNT. Le second DVD inclut exclusivement l’ensemble des titres de l’album, et uniquement ceux de l’album. Le live «Closing the Chapter» est issu de la tournée de promotion de «Paradox» de 1998. Le grand effort a été réalisé cette fois-ci dans le décor. On a essayé de reproduire l’univers baroque dégagé par l’opus. Ils auront même eu droit à une grande levée de rideau en bonne et due forme. Depuis «1996», il y a eu un changement derrière les fûts. Ce n’est plus Kenneth Olsen, mais Allan Sorensen qui y figure. Également un bon batteur. D.C.Cooper se montre de nouveau tout aussi imposant sur scène, bien plus sobre dans l’expression gestuelle en revanche. D’ailleurs les membres ne se lâchent plus autant qu’il y a deux ans. Le jeu serait plus figé, moins enthousiaste. Même Jacob Kjaer a fait couper ses cheveux depuis. Plus feutré donc, mais pas moins éblouissant. Cet univers raffiné devient fastueux sur le très bon « Message to God ». Finalement, on retiendra davantage « 1996 » pour son énergie tant musicale que scénique.

« Royal Hunt » se voit frappé d’un grand coup de nostalgie, et chercherait même à nous la faire partager avec la réapparition de deux lives qui ont été à une époque charnière de la vie de la formation. Le retour de D.C.Cooper serait dans l’espoir de redorer le blason de cette prestigieuse formation de "heavy mélodique". En attendant d’autres jours meilleurs dans l’hypothèse, ce «Future’s Coming From the Past» nous fera passer une bonne soirée.