SUPURATION
Back from the Crematory [ 2011 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine BOX
Durée : 65.00
Style : Death Metal
  Infos :Compilation regroupant les premières démos
  Contact label : http://www.xtreemmusic.com/
  Contact groupe : http://www.myspace.com/supuration
 
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 08 décembre 2011 , réalisée par Mearog
   
Elle ne se portait pas trop mal la scène Death Française au début des nineties. Malgré les grosses cylindrées Suédoises et Américaines, des noms comme LOUDBLAST ou MASSACRA s'étaient, mine de rien, imposés dans un genre en plein essor. Et SUPURATION dans tout ça? Hé bien les Valenciennois se fichaient comme de leur première chaussette de sonner comme tout le monde, et avaient mijoté pépère dans leur coin un premier album du nom de "The Cube" en 93, complètement original et avant-gardiste pour l'époque. Trop en avance sur leur temps? Pas sûr, car SUPURATION, s'il ne fait pas l'unanimité chez tous les amateurs de Death, avait néanmoins posé des bases musicales très personnelles, jouant sur un riffing froid et robotisé, alliant la puissance du "Death Metal" à d'autres sonorités venues d'ailleurs. Changeant de patronyme en cours de route pour "Spherical United Provided", le groupe continuera d'explorer ses thématiques profondes et son originalité à travers "Room Seven", "Chronophobia", ou "Incubation" (celui-ci se voulant être la première partie conceptuelle de "The Cube", explorant les neuf mois de gestation d'une jeune fille violée qui finira par se suicider avec l'enfant qu'elle portait).

Il faudrait bien trois pages pour explorer toutes les subtilités de la musique de SUP, la différence entre les deux groupes et les thèmes abordés. Laissons ça pour une autre fois, ce qui nous intéresse ici, c'est le passé de "Cube", le témoignage d'une jeune formation qui s'est aiguisée les dents aux côtés de ses confrères comme LOUDBLAST, dont Stéphane Buriez s'est occupé de la production de la première démo "Sultry Obsession". Premier constat plutôt surprenant, l'ordre de parution sur "Back From The Crematory" se fait ici par ordre dé-chronologique, puisque l'on trouvera en bout de compilation (excepté le Live at Avesnes lez Aubert, de Décembre 1989) la première réalisation du groupe sous le nom d'ETSICROXE.

Pour le reste, n'imaginez pas trouver une quelconque trace des sonorités travaillées de "The Cube" ou des autres albums, on patauge ici jusqu'aux genoux dans un Death basique et bas de front qui fait un peu pâle figure par rapport à un "Sensorial Treatment" ou un "Final Holocaust". La faute notamment à un mixage bien trop brouillon et des compositions qui, si elles possèdent ce petit grain délectable d'un riffing simple et direct, n'ont rien de particulier ni de jubilatoire. Oh rassurez-vous, elles étaient bonnes ces démos. C'est juste qu'il ne faut pas trop se focaliser sur le son typé garage de "Haunted", du genre “je cogne sur un vieux bidon métallique rouillé et tant pis pour les voisins et les grattes, de toute façon, on n'a pas les moyens de s'acheter des amplis”, ou le relatif manque de pêche de "Sultry Obsession" . Mais l'évolution est néanmoins bien marquée entre le changement de patronyme, que ce soit au niveau du rendu sonore un peu plus lourd, le growl de Ludovic Loez plus rauque, un surcroît de maîtrise dans les compositions, qui deviennent plus brutales et véloces. Le tout avec cette ambiance qui colle, qui transpire de partout, une passion sans limite du groupe pour jouer ce type de musique à une époque où le mot “technique” n'existait quasiment pas dans le dictionnaire du Death Metal. On cogne tous ensemble et on réfléchit après.....Et le pire, c'est que ça marche. Un rapide tour d'horizon avec un "Reveries of a Bloated Cadaver" aux riffs méchants et appuyés, "Tales from the Crematory" à l'ambiance bien épaisse et sa double fracassante, ou "Thy Necrology" qui s'avère comme l'ensemble de "Haunted" assez...particulière, si l'on ne remet pas les choses dans leur contexte (cf plus haut). On trouvera même une reprise de NAPALM DEATH sur le live, "Deceiver" avoisinant péniblement les quarante secondes avec l'aide du public (un record, quand on sait que l'originale présente sur l'album SCUM en comptait...trente).

Bien sûr, cette compilation reste assez anecdotique, et s'adresse avant tout aux fanatiques suivant SUPURATION depuis leurs débuts. Certains risquent d'être franchement surpris, surtout s'ils étaient restés sur les récentes œuvres du groupe, mais de toute façon, la pochette et le logo présentés sur cette sortie ne trompent pas. Retour au crématoire, retour aux sources, retour à ce que vous voulez, l’intérêt reste assez faible, si ce n'est un objet de collection regroupant flyers, interviews ou photos de l'époque pour ceux désirant se replonger jusqu'au cou dans les années 90 et la naissance du "Death Metal". Là où la compilation des Alsaciens de MERCYLESS servait à annoncer une reformation du groupe, quelle pourra bien être le futur de SUPURATION pour le coup?







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