CHRONIQUES ALBUMS

ENCOFFINATION fonctionne en duo. Le projet s’est formé au Texas en 2008 et depuis ce jour, on ne compte pas moins de deux E.Ps, 2 albums, un live et un split CD. Il faut croire que le duo fonctionne très bien ensemble au vu de sa productivité. Il faut aussi reconnaître que ce style de musique fonctionne avec assez peu de riffs et d’arrangements. On met en avant la lenteur et tout ce qui peut peser la plus lourd possible sur vos tympans. Réussite ou pas ? Certains trouveront ça génial, d’autres beaucoup moins…

La démarche est forcément particulière et la production le fait sentir. L’accordage est excessivement bas pour ajouter un aspect massif. C’est à se demander si le groupe utilise une basse sur album, en tout cas, en concert, il est certain que la réponse est négative. Le "doom" a ,certes, généré des groupes talentueux, mais les bases de ce style n’étaient pas toujours les plus probantes et c’est bien un retour aux bases qu’a effectué cette formation. Comme je le disais, la production va tout à fait dans ce sens. On revient à un enregistrement peu coûteux où l’on cherche à capturer sur le vif le feeling de ces musiciens. On dirait un vieil album de "grindcore" façon « Scum » de NAPALM DEATH, mais en tellement plus lent ! À vous de juger par vous-mêmes votre goût pour les choses pesantes. Cela ne manque pas ici.

Le problème de ces albums, c’est que l’on frôle l’expérimentation dans tous les sens du terme. Cela sent certes très bon les caves de bar et les clubs les plus infâmes qui soient, mais peut-on pour autant crier au génie ? Même si l’on reconnait une certaine force de caractère dans cet album, tout cela ne sent pas la recherche de la nouveauté. On est vraiment dans un retour en arrière de près de 20 ou 30 ans. Cela en satisfera peut-être certains mais ils seront assez peu nombreux à accrocher réellement sur ce disque. L’introduction vintage « Sacrum Profanum Processionali » avec ses sons de cloches et sa messe prêchée en latin est certes fort intéressante mais ce qui suit est d’un autre ton. « Rites Of Ceremonial Embalm’ment » vous met directement dans le bain. Vous êtes littéralement écrasés par le son du groupe. Ne vous en faites pas, vous allez en prendre pour une quarantaine de minutes avec des titres tels que « Ritual Until Blood », « Elegant in Their Funebrial Cloaks » ou encore « Washed And Buried », ou le très lourd et très long « Annunciation of the Viscera ». On dirait que CANNIBAL CORPSE et CARCASS se sont associés pour donner les titres des morceaux.

Malheureusement, on se lasse un peu vite de cette écoute. Il y a peu de différence d’un morceau à l’autre. On reste sur la même tonalité écrasante tout au long de ce disque et on finit au bout d’un moment par se demander à quoi ça rime tout ça, au final. Bref, vous l’aurez compris, il faut être un puriste pour appréciez pleinement la charge que nous livre ENCOFFINATION.