NARVAL The Seeds of Uprising - Ukronian Chronicles part 1 [ 2011 ] |
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CD Album Durée : 53.57 Style : Death mélodique |
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Chronique : 15 novembre 2011 , réalisée par Bakounine | ||||
« Mammifère cétacé des mers arctiques, le narval arpente placidement les tumultueuses et froides eaux septentrionales; sa longue dent torsadée si reconnaissable, à l'origine du mythe des licornes, se dresse sereinement devant lui, lui conférant l'aspect d'un algide mais néanmoins austère chef de guerre...qu'est-ce que je raconte ? » Ha oui, NARVAL... NARVAL est un quintette lyonnais formé en 2007 évoluant dans un registre "death metal mélodique", ce qui n'est pas en soi quelque chose de réellement remarquable ni d'inédit... Non, ce qui est la vraie marque du groupe, c'est l'identité visuelle et conceptuelle à part, mise en avant par le groupe et qui en fait un véritable projet cohérent. En effet, le groupe a ancré sa musique dans un univers steampunk à des lieux de son nom, qui ferait plutôt penser à un documentaire animalier d'ARTE... Mais le "steampunk", qu'est-ce que c'est ? Petit test : prononcez le mot devant des personnes d'âge et de culture diverses et variés et observez les réponses que vous obtenez. Maman : «Des gars avec des cheveux roses, des crêtes et des piercings partout...» Papa : «Ben, c'est les Sex Pistols, Syd Vicious, Born in the USA...» Petite soeur : «The Offspring, Green Day, Sum 41, du rock avec des grosses guitares, quoi...» Mamie : « Mais oui, Daffy Duck, le copain de Mickey... » Cousin geek : « le steampunk est un sous-genre de la littérature science-fiction uchronique, né à la fin du XIXème, dont l'action se déroule dans l'atmosphère de la société industrielle du XIXème siècle avec des références à l'utilisation massive des machines à vapeur au début de la révolution industrielle, puis à l'époque victorienne.... » Bref, voilà, le steampunk est un genre qui a le vent en poupe et schématiquement, ce sont des histoires qui se passent dans des univers où l'électricité n'existe pas, correspondant peu ou prou à la science-fiction de Jules Verne, vu à l'heure actuelle. Comme si la société n'avait pas réellement évolué depuis la première révolution industrielle, que ce soit d'un point de vue sociologique (avec souvent des nobliaus et des bourgeois, et des ouvriers pauvres dans des manufactures), économique et culturel. Les seuls progrès étant liés au développement des machines à vapeur pour donner des choses étonnantes. Un exemple plutôt parlant est donné par les pseudonymes des musiciens : « Count Demetrius », « Ernest-Isidore Vinocq », « Baron Grütenstahl », « Léopold de La Rotule » et le « Capitaine Victor Coppernicus ». Le groupe sort donc son premier album « The Seeds of Uprising/ Ukronian Chronicles- part 1 », censée être la bande originale d'un récit épique se passant dans un univers créé par le groupe et sur lequel vous pourrez trouver des informations sur leur site officiel, si le coeur vous en dit. Le groupe a donc fortement insisté sur le contexte et la dimension conceptuelle, que ce soit dans les paroles, les bruitages (cloches d'églises, locomotive, bruits de machines industrielles...), ainsi que sur la dimension épique avec les arrangements orchestraux (notamment sur deux pièces instrumentales : l'introduction « Nova Era » et « And Democracy Dies (under a hail of applause) », évidente référence à la saga Star Wars). Pour ce qui est des morceaux en eux-mêmes, on a le droit à des bonnes compositions énergiques à souhait et plutôt bien fichues, même si manquant parfois d'un peu de maturité pour passer à une dimension supérieure. On pensera à un « To Serve the Master » qui balance d'excellents riffs, mais manque quelque peu d'éléments nouveaux et accrocheurs au milieu du morceau pour provoquer l'adhésion sur l'intégralité. D'ailleurs, ce constat peut être fait sur la quasi-totalité des morceaux, à savoir qu'on aura des bons ingrédients maniés avec une certaine inexpérience, ce qui engendre une certaine insipidité sur certains passages. Le niveau instrumental est plutôt correct, mais on aurait été en droit de s'attendre à plus de solos et de fioritures à certains endroits; de même la voix hurlée (un peu à la manière du chanteur de DARK TRANQUILLITY) passe plutôt pas mal, même si un peu en retrait parfois, mais on ne peut pas en dire autant du chant clair, qui manque clairement d'audace et de personnalité pour se faire sa place au soleil; prenons l'exemple d'un « Ashes » pour lequel au final on se rappellera surtout des passages en chant hurlé. Mais le groupe a quand même pour lui la faculté de produire d'excellents morceaux, tant sur le plan des riffs dévastateurs (« Mechanical Credence »), que sur celui des passages plus mélodiques (rappelant parfois les productions récentes de SONATA ARCTICA). La production maison est correcte mais manque quand même un peu de puissance, notamment au niveau des parties de batterie... Au final, NARVAL livre une première oeuvre plutôt convaincante sans être irréprochable, une première oeuvre « de jeunesse » nous permettant de commencer à apprécier la musique d'un groupe qui possède une belle identité et qui, si Big Brother leur prête vie, pourra les amener assez loin. Si toutefois la musique suit, condition sine qua non à la pérennisation des concepts développés. |
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