VALLENFYRE A Fragile King [ 2011 ] |
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CD Album Durée : 41.55 Style : Death/Doom Metal |
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Chronique : 08 novembre 2011 , réalisée par Bodomania | ||||
Voici venue l'heure du recueillement... Bon, d'accord, une introduction de ce genre ne donne pas forcément très envie de rester et pourtant, vous auriez tort de de vous en priver, car la suite en vaut largement le coup. Le projet qui nous intéresse aujourd'hui, aussi inhospitalier, macabre, austère (cf pochette) qu'il n'y parait au premier abord, l'est. Effectivement. Ce qui, premièrement, reste plutôt dans le ton des journées que vous vivez en ce moment, mais, mais... ne partez pas tout de suite... Surtout, s'avère être l’œuvre d'un certain Gregor Mackintosh! Ah, VALLENFYRE parait tout de suite plus attrayant, non? Surtout en sachant que le musicien s'est entouré de beau monde. Nous retrouvons donc son compère de PARADISE LOST, qui a également cogné ses fûts chez AT THE GATES, CRADLE OF FILTH ou THE HAUNTED, le dénommé Adrian Erlandsson. Puis, Hamish Glencross, sonneur de cordes chez MY DYING BRIDE, ainsi qu'une troisième guitare tenue par un ami, Mully, et enfin, une basse portée par Scoot (DOOM, EXTINCTION OF MANKIND). Cependant, le line-up ne fait pas tout et ce qui marque ce projet et ce premier album, n'est pas seulement cette réunion musicale décidée autour d'un verre. Non. Le caractère familial qui hante ce projet est dû à un drame qu'a vécu Gregor Mackintosh il y a deux ans de cela (D'où son absence à cette époque, lors d'une partie de la tournée de son groupe d'origine). La musique, les textes, tout a été créé pour rendre un dernier hommage à son père, décédé d'un cancer en 2009. 'Celui qui lui offrit ses premières partitions, celui qui l'accompagna à ses premiers concerts'... On ne peut donc présenter cet exutoire nommé "A Fragile King" sans expliquer les raisons qui ont motivé sa réalisation, et sans revenir brièvement sur l'avant-VALLENFYRE, car la musique qui en ressort est justement liée à ce petit flash-back... Le fondateur est ainsi revenu sur son passé et ses premières découvertes métalliques, (mais le communiqué de presse faisant quelques lignes, je vous propose de nous concentrer seulement sur la section musicale)... le "Death", "Thrash" et le "Doom" old school en tête (étonnant!), mais pas seulement: CELTIC FROST, ANTISECT, BATHORY, NAPALM DEATH, NIHILIST, AMEBIX, DISCHARGE, CARNAGE, AUTOPSY, CANDLEMASS, DEATH, TERRORIZER, ST VITUS, DEATH ... Ça vous parle? "A Fragile King" vous parlera sûrement, alors. Fin du flash-back. Retour vers le présent! Et accrochez-vous bien car ce qui suit n'est pas fait pour les mauviettes. Nous entrons dans l'antre par un "All Will Suffer" lourd de sens et de son. Le tempo pachydermique, les riffs féroces et funestes, la voix d'outre tombe nous enveloppent. Entre les breaks doomesques profondément noirs, un souffle nous est heureusement accordé par un refrain plus dynamique, très accrocheur, aux lignes macabres et incisives, certes, mais aussi envoûtantes. Comme les soli instables qui nous arrivent en fin de course (une course de fond). "Desecration" confirme le potentiel du compositeur, ici, guitariste et chanteur, en envoyant une seconde rafale dont les impacts résonnent encore. Avec une production signée Russ Russell (NAPALM DEATH, THE EXPLOITED, DIMMU BORGIR...), une basse aussi lourde que la triple guitare acérée, il faut s'accrocher. En particulier lors de cette cavalcade rythmique aussi enivrante que dangereuse. Une atmosphère quasi-black investie ce titre à la progression redoutable et aux mélodies redondantes tout bonnement menaçantes. Beaucoup d'émotions ressortent également de cet ensemble qui prend des allures à la fois héroïques et douloureuses sur la dernière partie, guidée par un sublime solo et des à-coups qui disparaissent progressivement. Mais la sauvagerie et la brutalité prennent déjà place avec "Ravenous Whore" et son esprit "grind/death" suffocant. Aucune issue de secours à notre portée au cours de ces trois minutes de bestialité auditive. Et ce n'est pas "Cathedrals Of Dread" ou "As The World Collapses" qui vont nous ramener vers le moderne et le propre. Du "death/thrash" old school emprunt d'un "doom" conséquent et des lignes de guitares qui sortent du brouillard pour devenir plus "rock'n'roll" encore, voilà ce qui nous attend! "A Thousand Martyrs" suit la lignée, en balançant quelques riffs (de tronçonneuse) rentre-dedans sur un tempo cependant, en pleine ascension. "Seeds" enfonce le clou en ralentissant, cette fois, grandement le rythme et en nous faisant entrer dans le plus pur et dur des "doom metal" aux sublimes ambiances... À ce stade là pourtant, un petit manque de variation, de touche nouvelle se fait sentir, en dépit des excellentes parties qui les occupent. Les compositions agissant comme un bloc, l'originalité et la fraîcheur manqueront parfois, mais le style se veut brut et n'a qu'un but, assommer l'auditeur. Mission accomplie. "Humanity Wept" n'éclaircira pas les environs, nous laissant seul dans la pénombre. Pour espérer voir quelques rayons, il nous faudra attendre l'arrivée de "My Black Siberia". Drôle d'ironie au vu du titre, mais le souffle glacial provenant des mélodies poignantes (d'inspiration gothiques à la PARADISE LOST), rafraîchiront ET éclairciront un peu le lieu. Un peu. Malgré une sempiternelle descente vers les profondeurs abyssales, clairement présentes sur le dernier morceau (de l'édition simple), "The Divine Have Fled". Un sentiment de lourdeur continue qui ponctue l'album, nous abandonnant à présent au fond du trou, démuni, sans aucun contrôle sur ce qui nous entoure. Alors, pour la touche d'espoir ou d'humanité, on peut tout de même en déceler une (légère) sur la fin alternative (destinée à l'édition limitée), nommée "The Grim Irony". Les plans se succèdent tantôt lourds et transcendants, noyés dans des songes sans fin, tantôt conquérants et lumineux. Une fin, qui, personnellement, apporte une réelle finalité à l'album, laissant un vrai sentiment d'accomplissement, cette fois. "A Fragile King" nous propose un hommage musical empli d'émotions et d'instants de grâce, malgrè cet aspect lourd et compact, dont certaines compositions s'extirpent heureusement. Une délivrance noire et profonde qui nous entraîne sur des chemins tortueux, des étapes douloureuses tout droit sortis de l'esprit d'un Gregor Mackintosh sincère et inspiré. VALLENFYRE ne réchauffera sûrement pas l'atmosphère avec cette première sérénade aussi mélancolique qu'étouffante, et n'innovera pas le genre non plus, mais le but étant justement de réunir quelques pièces du passé pour faire du présent un lieu plus "acceptable", on peut dire que le projet est réussi. Souhaitons-lui une longue vie... |
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