CHRONIQUES ALBUMS

ONTARIO est un groupe de "Rock Noise" Lyonnais. Ce combo sort aujourd'hui son premier EP intitulé « Cosmic Sherpa ». Cet opus est composé de 5 titres tous aussi déjantés les uns que les autres ! Les compositions sont brutes de décoffrage et d’après le groupe, l’enregistrement s’est passé en condition « live ».

Le premier morceau, intitulé tout simplement « Cosmic Sherpa », est un acharnement musical entre guitares et chant ultra saturés à la limite du grésillement. ONTARIO développe un "rock psychédélique", et nous nous rendons vite compte que ça part un peu dans tous les sens, c’est d’ailleurs pourquoi il est très difficile de donner un réel genre musical à ce groupe. Sur « Sequences », les influences sont à la fois "punk" et "métal". Le chant varie entre voix saturée et voix « parlée » en français. Il n’y a pas de réelle structure musicale dans le sens où le schéma classique (couplet/refrain/couplet etc…) n’est pas respecté, ce qui est probablement un choix venant de ces Lyonnais décidément très difficile à cerner. Le troisième titre, « Primal Scream », débute par une très longue intro, peut-être un peu trop. ONTARIO nous fait écouter quelque chose de différent sur ce morceau que ce que l’on vient d’entendre précédemment; Des guitares déjà plus calées techniquement viennent se greffer à une voix plus intéressante pour l’auditeur, un solo pas tellement original mais qui passe bien quand même. Mais cette nouvelle facette est musicalement plus évoluée dans le sens où il y a une réelle recherche technique. Nous ne pouvons que regretter que tout le EP ne soit pas basé sur ce genre de compos. Vient ensuite « Together », un cocktail entre métal, chant crié, et une petite touche seventies. Cependant, tout ça sent un peu le réchauffé, le « trop facile ». Ce qui est dommage d’ailleurs, car ce groupe nous a prouvé juste avant qu’il pouvait avoir du mordant et quelque chose d’efficace. Le dernier titre s’intitule « Sound Of Silence », et c’est reparti pour une musique expérimentale où le sens se trouve aussi difficilement que dans une œuvre d’Art abstraite : en d’autre terme, nous n’arrivons pas à comprendre où le groupe veut en venir. Les parties entre elles, que ce soit au niveau du chant ou de la guitare n’ont aucune cohérence. Dans un seul morceau, ONTARIO aurait pu en sortir trois ou quatre. Les Lyonnais recherchent une technique imparable mais malheureusement, ils oublient la chose la plus importante dans la musique, qui est l’émotion.

Cet EP est comme une ébauche. Le tableau n’est pas fini mais les bases ne sont pas mauvaises, bien au contraire. Il faudrait que le groupe recadre ses influences et fasse des choix. Les structures des morceaux doivent être plus maîtrisées et plus complètes. L’auditeur est vite perdu, et pourtant, les passages où la musique sonne vraiment bien sont nombreux. ONTARIO est un groupe qui se cherche encore, mais je ne doute pas que l’évolution des Lyonnais va se faire rapidement.