KROKMITEN Alpha-Beta [ 2011 ] |
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CD Album Durée : 45.57 Style : Death Expérimental |
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ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
EMOTION |
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Chronique : 23 octobre 2011 , réalisée par Mearog | ||||
Qui a dit que le “Death Metal” n'était pas original? Pas moi en tout cas, il n'y a qu'a voir la floppée de groupe “indus” qui s'est engouffré dans ce genre relativement nouveau, apportant des éléments électros pour un surcroît de puissance, du “Death Sympho” à la “Septic Flesh”, ou les Hollandais de “The Monolith Deathcult” qui nous on sorti un album phénoménal du nom de “Triumvirate”....Le style s'élargit progressivement mais ne se disperse pas, gardant ses racines fondamentales qui fait toute l'efficacité de ce genre entier. Vous aurez donc compris que les Québécois de “Krokmitën” jouent dans une catégorie de “Death” qui s'avère résolument moderne et penché vers des expérimentations futuristes à travers un concept se voulant ambitieux et progressif...mais qui, si l'on creuse un peu, n'est pas des plus novateurs. Le coup du morceaux de 46 minutes on l'a déjà vu des centaines de fois, de même que le thème du surhumain de science-fiction psycho-intellectuello-philosophique. On pouvait prendre peur au début en s'apercevant de l'absence de bassiste sur le lin-up présent sur le site du groupe, mais les premières secondes d'Alpha-Bêta rassurent d'emblée de jeu: non content de s'occuper du chant, Simlev a aussi enregistré les parties de basse et de guitare, et le résultat final s'avère d'une puissance phénoménale qui sied parfaitement au concept; le genre de prod moderne ayant subi une petite séance de lifting à grand coup de protéïnes de pharmacie. Pas un bout de gras qui dépasse, tout est nickel propre, à tel point qu'on pourrait se voir dedans si c'était techniquement possible...Les amateurs de Death Metal gras poisseux et old-school peuvent passer leur chemin. Bref j'arrête de râler deux secondes pour en venir au fait. Techniquement parlant c'est ultra-classique: le morceau alterne les parties rapides blastées et les mid-tempo tout du long sans rien faire d'autre. Je ne vous les décrirai pas tous, mais sachez que sous le mur de guitares sans guère d'inventivité se cachent une multitude de petits détails collant au concept: nappes de synthés, passages indus, solis mélodiques, parfois quasi ambiants avec couple basse/batterie à l'appui...Chaque parties mid-tempo a son petit truc à lui qui permet de ne pas s'ennuyer pendant que les riffs tournent en boucle sans aucune originalité... mais avec efficacité. On notera une fin angoissante avec une voix trafiquée et vicelarde, où se mélangent ambiance apocalyptique faite de samples divers et de riffs traînants dangeureusement la patte: effet cauchemardesque garanti. L'album possède ainsi un fort côté froid et industriel par ce côté chirurgical dans les sonorités où les changements de tempos semblent être découpés avec autant de précision qu'une lobotomie. Et quand ça accélère d'un coup, Mamma Mia! Vous êtes prêts à vous secouer le pruneau sauvagement? Parce que c'est carrément jouissif pour le coup. Alors j'ai beau pester sur la production, mais quand Mathz sort en rafales des blasts ou des parties de doubles pendant que l'autre zigue s'époumonne (ou pas, c'est qu'on l'entend très peu Simlev au chant) et que les riffs se font plus dissonants et travaillés, croyez-moi l'effet d'un Boeing 747 qui s'écrase sur votre maison est toujours au rendez-vous. Tenez, faites- moi confiance, et oubliez tout ce que je viens de dire dans les quatre précédents paragraphes: peu importe le nombre de samples qu'il peut y avoir, la durée du titre, cet album bûche comme c'est pas permis, point barre! Le groupe a pris le soin de nous concoter un petite mise en scène filmée illustrant le concept. On passe de séquences psychédéliques vite hypnotisantes et abrutissantes (l'effet est sûrement intentionnel) lors des séquences brutales à un petit cours d'anatomie sur le corps humain avec les quelques textes présents chantés en anglais, allemand et français (ça donne quoi l'accent québécois version growl Death Metal?), mais le tout est parfaitement agencé entre les deux côtés, musicaux et visuels (exemple du coeur qui bat à plein régime pendant un petit coup de blast juste avant de friser l'arrêt cardiaque, bien vu!). Un bon point de gagné de ce côté-là. Et pour finir en beauté, vous trouverez tout le contenu sur leur site. Krokmitën n'a pas fait les choses à moitié et ne vous propose rien de moins que l'album en entier (support digital et physique), ainsi que la vidéo téléchargeables ou visionnables directement; vous n'avez donc plus aucune excuse pour ne pas aller supporter le groupe qui, s'il s'enferme dans des schémas vus et revus ces dernières années, n'en possède pas moins un côté direct, puissant et taillé au millimètre près. Le côté mécanique et industriel serait à développer par la suite, mais en attendant, Alpha-Bêta est un premier album qui mérite le détour. Prêts pour un électrochoc? |
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