DEAD MOUNTAIN MOUTH
Loka [ 2011 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine MP3 album
Durée : 54.23
Style : Post-core/Sludge/Progressif
  Infos :
  Contact label :
  Contact groupe : http://deadmountain.bandcamp.com/ http://www.myspace.com/deadmountain
 
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 16 octobre 2011 , réalisée par Mearog
   
DEAD MOUNTAIN MOUTH... Un nom bien étrange à porter, et d'autant plus étrange que ce titre est aussi celui du premier album du trio de "grindcore digital" (si si, je vous jure que ça existe!) GENGHIS TRON. Coïncidence? Peut-être, ce qui est sûr, c'est que le seul point commun de ces deux “formations” est de jouer une musique à mille lieues des standards actuels en proposant quelque chose de personnel et (allez, quand il faut se lancer) "avant-gardiste". Ça y est, le mot est lancé, Papy Mearog va encore nous faire son intro foireuse des catégories et des sous-genres, et que l'avant-garde c'est pas vraiment un style à proprement parler, et que, aujourd'hui, ça devient difficile de vraiment créer quelque chose de nouveau, et blablabla....
Ben ouais. Et j'assume. Avouons-le, DEAD MOUNTAIN MOUTH ne fait pas vraiment de l'avant-garde, mais s'inscrit incontestablement comme un mélange hors-norme de sonorités "post-cores" et "atmosphériques".

DMM est le projet d'un seul homme dénommé Lundi Galilao, dont les plus connaisseurs ont peut-être eu vent de ses autres projets tels que A VERY OLD GHOST BEHIND THE FARM. Second album du Toulousain, "Loka" est une perle sonore rare, un voyage auditif qui vous prendra des heures et des heures, tant la richesse de ce dernier est sans égale. Instaurant un concept ambitieux, "Loka" est le cheminement d'un homme après sa mort et les diverses étapes qu'il devra affronter, empruntant aussi bien aux anciennes mythologies égyptiennes sumériennes que grecques. Lundi Galilao se voudrait-il rassembleur de toutes les religions en cherchant à prouver toutes leurs ressemblances et coïncidences troublantes par un seul et même texte?

De la fuite de l'âme vers la lumière du soleil
L'arpège d'introduction se fait lenteur, les riffs arrivent. Lourds, pachydermiques, le mur sonore se veut épais et dense, donnant l'impression que rien d'autre ne peut percer cette violence sourde. Rien d'autre qu'une étouffante moiteur de "Sludge", parfois proche du "Doom", qui nous enveloppe pour mieux nous agresser un court instant, le temps de courtes accélérations salvatrices; le reste ne sera qu'une énorme masse hypnotique et aliénante d'une puissance irrationnelle.

Le passage des portes
"Loka" est un labyrinthe sinueux. Les portes s'ouvrent, petit à petit, sur des sonorités parallèles et enfouies toujours plus profondément au cœur de l’œuvre.
Celle, animale, violente, d'un "Metal agressif", non pas par la vitesse d'exécution, mais bien au contraire par cette force d'évocation à travers tout un panel de riffs lourds et d'un chant prenant différentes formes, passant du "hardcore" à des cris plus profonds tirant parfois vers le "Death" ou le "Black". Celle d'un tisseur d'ambiances psychédéliques discrètes, presque subliminales, que seul un abandon total dans ce magma sonore pourra vous faire appréhender.
Celle, enfin, d'une musicalité qui s'est lavée de tout préjugé et idée préconçue. Dépasser cette barrière hypnotique qui nous happe pour passer outre toutes les conventions inscrites sur notre front. Et s'élever de la base, devenir le bâtisseur de ce voyage qui n'appartient qu'à nous-même en interprétant personnellement cette musique qui se ressent plus qu'elle ne peut s'écouter.

La lumière comme finalité?
Le brouillard sonore se lève un peu, le temps de poser là notre carcasse et les doutes qui l'assaillent de toutes parts. Peut-on revenir en arrière, finir les choses encore inachevées (mais y a-t-il une fin à cela?). Peut-on apporter un peu de lumière dans le marasme chaotique de nos pauvres vies insignifiantes? A cela, Lundi Galilao nous répond un NON catégorique. Non il n'y en n'a pas. Il n'y a que la destruction. La lumière s'est transformée en brasier ardent et brûle. Brûle ces derniers relents mélodiques qui se voulaient perfection le temps d'un trop court instant. L'oblitération dans un ultime sursaut de rage à travers cette montée en puissance finale d'un ancien monde (pour en bâtir un nouveau?) qui n'a que trop longtemps duré.
Et puis l'oubli, cette forme ultime de toute déconstruction, ici mentale, l'infinité du néant comme seul refuge. Un riff. Un seul, répété à l'infini accompagné par les chœurs des âmes damnées et qui se perd dans les limbes de notre esprit pour ne plus jamais s'arrêter de tourner.

La barque solaire a fini son voyage, le cycle peut recommencer. Comme les écoutes de cet album recommenceront éternellement. A l'heure actuelle, DEAD MOUNTAIN MOUTH n'a pas trouvé de label, et "Loka" est uniquement en support digital. Qu'importe. Reconnaissons l'immense talent de Lundi Galilao qui, marchant dans les traces de NEUROSIS ou ISIS, réussit le tour de force de nous faire voyager à travers une forte puissance émotionnelle. Et même si certaines choses seront peut-être à améliorer (un chant plus rauque et puissant, les atmosphères à mettre plus en avant), "Loka" est une œuvre transcendante et aboutie en tous points, que tout amateur du genre et des deux groupes cités se doit d'écouter.







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