DYER Rage...Fury...Alcohol [ 2011 ] |
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CD Album Durée : 41.39 Style : Thrash |
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Chronique : 15 octobre 2011 , réalisée par Mearog | ||||
Le petit monde actuel du Metal, ou la perception que chacun peut en avoir, est bien étrange. Les bases ayant été posées depuis déjà un certain temps, il devient de plus en plus difficile de s'extirper de tel ou tel genre, les groupes désireux de s'aventurer hors des sentiers battus se faisant immanquablement sous-catégoriser et cloisonner par quatre murs définissant dès lors, un style qu'ils n'auraient pas eu l'idée d'inventer (je rejoins à ce stade-là Black.Roger sur son édito du 30 Août, mettant l'accent sur le terme “post” qu'on a tendance à utiliser à n'importe quelle sauce). Qu'on soit un peu trop original, et les remontrances sont sévères, se faisant accuser de piocher dans tous les plats pour en sortir quelque chose de, au mieux, mangeable. Ou bien Back To The Past, honorant la mémoire des ancêtres en sortant un album old-school? Va falloir faire aussi bien qu'eux alors, sinon c'est la descente en flèche assurée... Bref, on devient de plus en plus ronchon et critique, bien calé le cul engoncé dans la chaise ou le canapé à écouter les groupes se démener dans tous les sens pour essayer de proposer quelque chose de frais. Pourquoi je vous cause de tout ça en intro? Peut-être bien parce que DYER (le groupe qui nous intéresse ici) n'en n'a absolument rien à foutre et nous balance rien de moins qu'un album de "Thrash" dont le degré d'originalité atteint des températures proches du zéro absolu. “Rage...Fury...Alcohol”. Tellement cliché et direct qu'on sait tout de suite à quoi s'attendre. Guitares vissées dans les bras, pied au plancher, prêts à en découdre, DYER est parti pour nous en mettre plein la tronche avec un album expéditif. Prenons les mots dans l'ordre: Rage: Un peu, beaucoup, passionnément. DYER n'est pas les plus enragé de sa catégorie mais dégage néanmoins une atmosphère teigneuse grâce à un Ivan Gonzalez qui beugle à plein poumons sa joie de vivre. Le bonhomme montre une cage thoracique tout à fait respectable et sait moduler ses cordes vocales d'une façon nette et sans bavures ("Black Plague"). Fury: Oh oui, qu'est-ce que ça bastonne! Riffs saignants, rythmique endiablée, DYER sait nous prendre par les sentiments avec une production trente-cinq tonnes qui ne fait pas dans les détails. Le groupe prend le temps de travailler ses compositions en équilibrant "Thrash" percutant et parties plus techniques par des structures classiques (couplets, refrains qui tuent, breaks solo, et c'est reparti pour un tour) mais qui font mouche à chaque fois. DYER fait du Revival Thrash Bay Area, mais le fait bien. Je ne vous ferais pas l'affront de vous les citer, mais sachez juste que nos Californiens (tiens donc, comme s'il pouvaient venir d'autre part) piquent dans les assiettes des plus grands noms de la scène nineties; par exemple, ça ne vous dit rien ce "Against The Grain" et ce chant modulé façon James Hetfield ? Le problème est que c'est joué avec une telle classe et une telle envie de la part du groupe de se faire plaisir qu'on n'a vraiment pas envie de râler (pour le coup), tant on prend son pied sur ces accélérations blastées ou à grand renfort de double (le morceau éponyme en introduction, "Hallow Ground" qui suit juste derrière, on a vu pire en guise d'apéro!), cette énergie contagieuse qui vous fera monter inconsciemment le volume de votre chaîne-Hifi, cette intensité constante sans aucune baisse de régime du début à la fin... Car même quand DYER ralentit le tempo, c'est pour nous pondre un titre comme "Revenant Mind", la basse se taillant une part de roi en faisant vibrer les murs. Le groupe se paie même le luxe de se fendre d'un titre plus mélodique ("My Last Rights", le plus long de l'album) avec guitare acoustique à l'appui et soli entêtants. Alcohol: Bon je n'ai pas vu les membres de DYER picoler pendant les sessions d'enregistrement, mais j'imagine que derrière la scène... Bref, à l'heure du trop-plein de communication dégoulinante par l'avènement des réseaux sociaux, DYER fait comme tout le monde et s'exhibe sur Myspace et Co en se la jouant gros dur (“Ouais! Metal, Foot et Alcool! Bleuarg!”) mais essayant par tous les moyens de se faire un peu de pub. Old-School, mais un pied fortement ancré dans l'ère moderne... "Turkey Vulture Records" a eu le nez fin en recrutant les lascars. Si SUBMERGED IN DIRT signé sur le même label m'avait laissé sur ma faim, ce DYER s'avère autrement plus passionnant et rentre-dedans. Envie de vous défouler un bon coup sans prise de tête? Cherchez plus, jetez-vous sur cet album, vous ne le regretterez pas. Originalité: 0% Efficacité: 300% |
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