CHRONIQUES ALBUMS

Voilà un groupe (ou side project, selon certains) qui réunit d'anciens membres de DRUDKH (Ukraine/Black metal) et de ALCEST (France/black metal). Créé très récement, et comme vous ne vous vous y attendiez pas, le groupe ne propose pas sur leur premier album "Tales of Wanderings" du "black metal", mais bel et bien du "post/rock", pour faire "large" côté étiquette. Alors, que proposent les petits protégés du label "Season of mist" ?

Notons de suite la production, à la hauteur côté son, et un design pour le moins sombre, qui laisse à penser que l'on a effectivement affaire à du "black metal" (logo, noir sur fond noir...) et qui peut tromper certains acheteurs pour le coup, vu la bio et le design. Oui, nous avons affaire à un projet de "post/rock", mais creusons un peu cette appellation floue et fourre tout. Côté guitares, il est vrai qu'elles sont assez inspirées du modèle black metal, avec des riffs souvent saturés en arrière plan coté rythmique, et qui au bout d'un moment m'auront un peu agacées, plombant le côté aérien d'un vrai post/rock par ce metal lourdingue. Le gros défaut viendra donc des guitares, peu judicieusement utilisées pour le style. Parfois nous aurons droit à des ralentissement de tempos, les mélodies prennent alors plus de place, mais l'agencement n'est pas forcement fluide.
Certaines compositions tirent cependant bien leur épingle du jeu ("About Which...") car très mélodieuses et ce, malgré ces riffs de guitares impossibles et qui gâchent l'effet général et surtout, masquent le coté aérien et floutent le chant clair, car oui, il s'agit bien d'un chant clair bien réussi et maîtrisé par Neige, chanteur dans ALCEST. La batterie est plutôt variée et offre pas mal de possibilités. Le synthé est souvent camouflé également par les riffs black metal.

Alors, 7 titres de longue durée, cela veut dire que l'on se doit de rentrer dans un univers et une ambiance qui doit absolument plaire, sans quoi on décroche, cela a été mon cas. Prendre du "black metal" comme socle et superposer du pseudo "post/rock" par dessus n'est pas forcement judicieux car plutôt contradictoire dans le style, et même si l'on peut aimer les prises de risque et les expériences musicales, ici cela gâche un peu la fête, c'est bien dommage. Espérons que ce groupe ou projet corrigera cela dans les albums à venir...sans quoi, ils ne satisferont ni les amateurs de "black", ni les amateurs de "post/rock".