CHRONIQUES ALBUMS

Ressurgir de ses cendres pour rebondir encore plus haut. Tel serait sans doute ce que je dirais si je devais résumer en une phrase le troisième album du combo suisse UNFOLD (attention, il existe un certain nombre de groupes du même nom, notamment un combo indonésien et un autre égyptien…). Formé en 1995, et après deux albums en 2000 et en 2003 qui leur avait permis d’acquérir un certain nom dans une scène "hardcore" évolutive, amorçant des prémices de "post-hardcore". Mais le groupe avait ensuite splitté après le départ de son chanteur pour former le groupe de "punk-rock" HOUSTON SWING ENGINE, les autres membres officiant entre temps dans un projet du nom de VANCOUVER. Et après des années d’absence, ils ne nous offrent qu’en cette année, leur troisième opus « Cosmogon ».

Alors, pour ce qui est de la musique, disons que le groupe sur cet album évolue dans une veine relativement classique au sein du "post-hardcore" à la CULT OF LUNA, et possède à la fois toutes les qualités et tous les défauts inhérents au genre. Qu’on soit clair, « Cosmogon » est un mur sonore d’agression auditive avec des riffs monumentaux et une voix hurlée torturée impériale. Mais ces six titres recèlent quand même quelques faiblesses, que ce soit dans leur structure (ces six titres qui s’enchaînent avec de nombreuses plages ambiantes, souvent moins intéressantes que les passages plus violents et parfois même presque rébarbatives), que dans la cohérence globale de l’album (des longueurs de titre allant de moins de 3 minutes à plus de 13 minutes…). Même si cela démontre une certaine ouverture, cela nuit peut-être à une certaine efficacité (un titre comme « Ethera » même s’il démontre une belle diversité et une cohérence d’ensemble, peine sur la durée à s’installer comme un véritable hymne). Après il faut reconnaître que ce disque vous fera quand même passer d’excellents moments, la balance entre passages purement hardcore et d’autres plus mélodiques étant assez bien équilibrée au sein des titres. Et puis, le groupe possède un sacré savoir-faire en matière de riffs saignants (le riff central d’« Hemere » n’est peut-être pas réellement inventif mais qu’il est bon ! Enfin, le dernier morceau « Eschaton » est une pure tuerie apte à devenir un classique du style.

UNFOLD est de retour, pour le meilleur sur cet album, prêt à faire resurgir des esprits brumeux des coreux les souvenirs d’éphémères instants adorés. Bref, un des meilleurs albums à être arrivé récemment jusqu'à mes oreilles pas si adeptes du style que ça. Sortir déjà cet album en venant de se reformer peut présager de bonnes choses pour la suite, donc messieurs, mesdames, propagez l’info : « UNFOLD is back !!! ».