CHRONIQUES ALBUMS

Fondé en 2006 par Gregg Cowell à Liverpool, au Royaume-Uni, NEUROMA est un groupe de « death metal », ayant déjà quelques démos à son actif, ainsi qu'un split CD avec DAWN OF CHAOS. Depuis ses débuts, le quintette ne fait pas dans la dentelle, les membres aimant nous offrir année après année un « death metal » puissant et brutal, tout en étant technique, mais aussi lourd et groovy.

Ces caractéristiques sont pour le moins courantes dans le domaine, NEUROMA se plaçant à côté des grands du genre, mais sa marque de fabrique est sans aucun doute sa capacité à nous concocter des titres aux noms très étranges. L'auditeur, au fil des neuf titres, est à la recherche de la signification de ces noms loin d'être courants, et c'est sans doute à l'intérieur du livret, du côté des paroles, qu'on peut avoir quelques indices. NEUROMA nous fait part de thématiques dans l'air du temps : les problèmes de drogue, d'argent, de société, mais aussi d'identité. La pochette pourrait être une triste représentation de ce qui se passe actuellement dans le monde.

Par conséquent, les anglais ne lésinent pas sur la qualité des riffs mais surtout de leur technique, chaque morceau est un recueil de parties ultra recherchées et percutantes, qui peuvent bien entendu nous rappeler IMMOLATION ou même MORBID ANGEL. Malgré tout, NEUROMA possède sa patte, son growl profond et charismatique, qui embarque l'auditeur au sein des titres, et son jeu de batterie particulièrement dynamique et entraînant, loin d'être monotone, à l'image d'un « Chicken Poodle Soup » presque déstructuré.

NEUROMA n'hésite pas non plus à nous gratifier de certaines accélérations de rythme, histoire de nous faire perdre la tête. Des accélérations soudaines et inattendues, où les riffs restent soignés et lourds, à mesure que les morceaux progressent. Bien sûr, on est loin de l'aspect progressif d'OPETH, entres autres, mais on sent tout de même que les tires avancent, sans quoi la musique de NEUROMA tomberait dans la linéarité. « Semi Skilled Milf » par exemple, atteint les six minutes, et nous offrent des passages aussi lents que violents et renversants.

On est loin du "bourrinage" intensif de certains groupes de « death metal ». NEUROMA arrive tout de même à éviter les amalgames et à faire quelque chose de réfléchi et alterné, sans noyer l'auditeur. « Centipaedophile » par exemple, peut nous livrer des riffs partant dans tous les sens tout en nous offrant des passages plus posés mais tout aussi dynamique et techniquement maîtrisés.

Ce premier jet est vraiment de bonne qualité et ravira un bon nombre d'amateurs de « death metal ». Un son impeccable, une bonne production et un bon groove, ce « Extremophile » peut sans aucun doute faire partie des top albums d'août 2011.