CHRONIQUES ALBUMS

La Grèce est, on ne peut le cacher, un des pays qui est sur la pente ascendante au niveau du metal. Derrière les deux références extrêmes que sont ROTTING CHRIST et SEPTIC FLESH, ainsi que le heavy de FIREWIND, un certain nombre de groupes commencent à pointer leur nez et à recevoir des occasions de se montrer sur la scène internationale. C’est le cas de NEED, dont le deuxième album « Siamese God », sorti l’an passé dans leur pays natal, va recevoir l’occasion d’être diffusé plus largement en Europe par le label « SAOL ».

Ces grecs-là évoluent dans un registre plutôt moderne, catalogué comme « metal progressif » par le label. Mais on est plus proche d’une espèce de « néo metal », qui tire sur KORN (« The Lesson ») ou encore SYSTEM OF A DOWN (« Lie before you Sleep »), alternant le growling et une voix claire, les passages plutôt convaincants et d’autres, avec lesquels j’avoue avoir du mal, ainsi qu’une basse bien mise en avant comme il se doit dans le style.
Les morceaux alternent des passages plutôt violents, riffs hargneux à la SOULFLY et breaks mélodiques, quelques passages plutôt bien techniques, passant du sombre au joyeux, du convenu à l’inattendu rappelant parfois un peu KLONE pour une référence franco-française. Un morceau comme « Soon » est, par exemple, emprunt d’une violence contenue très convaincante, ainsi que d’une connotation orientale omniprésente et assez intéressante, connotation qu’on retrouvera d’ailleurs dans l’introduction de « Lie Before you Sleep » et de temps à autre par endroit. La ballade « In Between », bien que très typé « pop-rock » à la NICKELBACK n’est pas forcément inintéressante et de nombreux passages sonnant « pop-rock » dans les lignes vocales, me feront penser à la démarche entreprise par un groupe comme PAIN OF SALVATION sur leurs derniers albums (« Flesh Machines »). Après, on pourra regretter certains mélanges hasardeux, comme sur « C.M.R. », où la voix paraît trop molle pour la constitution rythmique et puissante du morceau. On s’étonnera également qu’un des titres qui envoie le plus avec un coté « stoner » plutôt jouissif, se retrouve en piste cachée. De même, certains passages sont emprunts d’une certaine facilité qui gâche le réel potentiel des morceaux.

Mais, on notera le nom de ce groupe dans la catégorie des éléments à fort potentiel, mais qui doit encore mieux l’exploiter car il en a les capacités. Un morceau comme le titre éponyme montre tout ce que le groupe peut faire d’excellent avec un morceau construit, cohérent et qui possède une certaine authenticité. En tout cas, cet album a tout pour plaire à un public plus jeune que moi, je sais que si j’avais découvert le groupe vers 14-15 ans, j’aurais été dingue…