CHRONIQUES ALBUMS

Fort de son catalogue désormais conséquent et de son nez fin pour les signatures, le label "Debemur Morti Productions" fait désormais office de fer de lance pour toute personne ayant une attirance particulière pour le "Black Metal" à l'esprit profondément religieux. RÊX MÜNDI est ainsi l'une de leur dernière recrue en date. Aucune indication quant à la date de naissance du groupe ni vis-à-vis de son line-up, il ne persiste en tout et pour tout qu'une première version de ce premier full-lenght, "IHVH", dans un format démo sorti à un nombre dérisoire d'exemplaire. C'est donc par chance que la signature avec le fameux label français va permettre au monde de redécouvrir cette première offrande musicale.

Même sans avoir écouté la première version de la sortie actuelle, il serait difficile d'imaginer que le groupe ait pu perdre de sa flamme au fil des ans, tant le rendu final de l’œuvre sent la dévotion et donne l'air d'être parfaitement (ou presque) abouti. En effet, dès les premières secondes de "J'imagine (Be-Reshit)" une atmosphère religieuse aux forts relents occultes s'instaure, plaçant alors l'auditeur dans une situation contemplative, ne le laissant rien deviner au travers de ce qui pourrait être une introduction des plus banale. Mais achevant sa préparation mentale avec l'arrivée d'un premier riff froid et lancinant, propre à ce registre de "Black Metal". Appuyant et développant ces premiers points d'une manière forte juste avec les deux pistes suivantes, RÊX MÜNDI dévoile un certain talent à créer des compositions marquantes, comme en témoigne le très bon "Naphtali", disposant d'un riffing envoûtant aux relents de MERRIMACK et où les différents musiciens donnent un véritable premier aperçu de leur savoir-faire.

Tout au long des sept titres parsemant l'album, on ne se perdra pas durant l'écoute. Même les plus longues pistes telles que "Pious Angels (Sefer Seraphim)" pour ses mélodies prenantes, ou le final "Raising My Temples" d'une dizaine de minutes, enchaînant des blasts parfaitement maîtrisés autour d'un riffing incisif et marquant, seront limpides vis-à-vis de leur assimilation et parfaitement logiques dans la position qu'elles occupent, mêlant toujours avec brio les passages purement musicaux aux instants de dévotion religieuse. Si aucun ennui ne se fait ressentir durant la cinquantaine de minutes d'écoute, ce "IHVH" manque tout de même de moments réellement marquants ou d'instants de gloire, au sein des sept morceaux qui auraient pu faire de cette première sortie une belle petite perle.

Néanmoins, RÊX MÜNDI réapparait au grand jour avec un album honnête, bien construit et apporte tout ce qu'on est en droit d'attendre d'un album de ce registre. Peu original, mais tout de même facilement repérable au sein de la masse, voici un album qui mérite une écoute attentive et qui en ravira plus d'un. RÊX MÜNDI a du potentiel à exploiter, c'est certain.