CHRONIQUES ALBUMS

On savait le label « Candlelight Record » très bon pour dénicher des perles rares, et sur ce coup-ci, ils ne dérogent pas à la règle. Ayant eu la bonne idée de faire signer (pour leur tout premier album) les écossais de FALLOCH, « Candlelight » va nous faire découvrir la sensibilité musicale à l'Écossaise.
FALLOCH fait parti de ces groupes qui démontrent la sensibilité que peuvent avoir les musiciens de musique extrême. Loin d'égaler tous les groupes extrêmes en matière de technique, ils ont néanmoins quelque chose que la plupart des groupes ne maîtrisent pas (ou peu): la beauté musicale. C'est donc en toute sympathie que je dois renvoyer à la porte les amateurs de gros son qui tache, à coup de blast beat ou de riff bien gras, vous ne vous sentirez pas à votre aise sur ce terrain là, car FALLOCH évolue sur un tout autre terrain; celui du « post-rock atmosphérique ».

Je ne vais pas vous mentir, les Écossais sont quand même bien loin d'atteindre le niveau d'un ENVY ou d'un MOUTH OF THE ARCHITECT. Mais vu la vitesse à laquelle l'album a été mit sur rail, inutile de vous préciser que le duo a vraiment un talent de composition très mature. Début de l'enregistrement en 2010, mastering début 2011 et la suite on la connait : « Where distant Spirit Remains » sortira le 27 septembre dans nos contrées. Rapide, vous avez dit ?

Oui, en effet et ce sentiment se renforcera dès l'écoute de cet album, car visiblement, le duo débarque sans prévenir et frappe un grand coup pour son tout premier album. En seulement sept pistes, FALLOCH nous fait voyager dans son Écosse natale en prenant le soin de faire planer l'auditeur à travers tous les recoins de leur musique, qu'elle rayonne comme le soleil ou bien qu'elle soit sombre comme l'obscurité d'une caverne. Car c'est justement là que réside la force de FALLOCH. S'ils proposent une musique qui possède des bases "joyeuses" (on recèle par moment de la « folk ») ils n'en oublient pas pour autant d'y insuffler un léger vent de noirceur pour équilibrer le tout. On passe aisément d'un « folk » aux relents « power metal » ("Where We Believe") à un interlude mélancolique au piano ("Solace"), sans que cela soit dérangeant. Mais il ne faut pas oublier qu'à la base, cette musique reste tout de même une musique extrême et que, par conséquent, le combo n'hésite pas à faire intervenir un peu plus de violence, tout en gardant cette identité musicale qui lui est propre. On se surprendra alors à entendre des parties de double pédale ("Beyond Embers And Earth") jonché de fantomatique blast beat, ou bien de timide growls qui contrastent grandement avec la voix frêle du chanteur, qui ferait penser par moment à son semblable de chez SEED FROM THE GEISHA. Bonne surprise ou pas, à vous de juger. Mais la voix ne semble pas être la préoccupation première chez FALLOCH et par conséquent, ils préféreront lécher leurs compositions ("The Carrying Light", "Horizons"), on ne leur en voudra pas tellement car le rendu final de cet album est superbe.

Pour un premier album, FALLOCH fait preuve d'un grand professionnalisme qui, je l'espère, se fera remarquer. Le label « Candlelight » a déjà misé sur le bon cheval, espérons que le public en fasse tout autant.