CHRONIQUES ALBUMS

Deux ans après un «First Act Of Violence» plutôt bien accueilli, les Français de LIVARKAHIL rappliquent avec leur second opus. Le moins que l'on puisse dire, c'est que tout se sera enchaîné très vite pour eux puisqu'ils sortaient leur premier jet après seulement une demo trois titres, «No Cure For The Fools» (2006). Et pour le second, les Parisiens ont décidé de mettre les petits plats dans les grands et d'aller encore plus loin dans leur délire puisque «Signs Of Decay» est placé sous le signe du concept-album, le tout sous la croupe de « Listenable » (en lieu et place de « Deadlight Entertainment »).

LIVARKAHIL est souvent synonyme de « deathcore » dans beaucoup d'esprits. Désolée de vous le dire mais votre serviteur a assurément du mal à voir où est le « deathcore », ici. Du « death », il y en a, du « hardcore », beaucoup moins. Une petite touche « powercore », peut-être... Bref, on préférera parler dans le cas des Français de « death/thrash », car ce sont les styles les plus marqués dans leur musique. Une sorte de SEPULTURA version « death ». Contrairement à leurs homologues brésiliens, on pourra dire que la musique de LIVARKAHIL a été composée en plein milieu d'une industrie du nord. Exit les chaudes percussions, c'est une froideur clinique à la limite de ce qu'on pourrait entendre dans de l'indus' qui nous accueille. Oubliez le sentiment que l'on appelle communément ‘espoir’, car toute once de celle-ci va vous quitter. Une véritable boule de noirceur opaque respirant à peine de temps à autre, avec de rares moments presque orientaux, ou des cassures de rythme plutôt classiques dans l'ensemble. Malgré tout, cette négativité brutale s'avère contagieuse, nul doute que cela enverra sévère en salle. On pourra certainement reprocher aux Parisiens de manquer encore d'identité, il leur manque sans aucun doute le petit truc qui fera qu'on reconnaîtra un de leurs morceaux à coup sûr, mais l'efficacité de l'ensemble suffit à effacer ce léger défaut. Efficacité, mais surtout gros son. Le précédent montrait déjà une production puissante digne d'un blockbuster du genre, «Signs Of Decay» n'a absolument pas à pâlir face à son aîné.

Définitivement, cet album plaira sans aucun doute aux amateurs de gros son et de sensations violentes. LIVARKAHIL, malgré son ascension rapide (trop?), prouve qu'il a sa place parmi les grosses têtes françaises. Il nous montre également qu'il est capable de poser plus d'atmosphères à ce son clinique, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Dommage que ce ne soit pas plus mis en avant ici, mais cela laisse une certaine marge d'évolution pour le prochain opus. Ajoutez à cela quelques invités : LYZANXIA, BST (THE ORDER OF APOLLYON) et Inrvi (AOSOTH) et vous aurez tous les éléments de ce disque, que tout bon supporter de la scène française se doit de posséder.