CHRONIQUES ALBUMS

NEURONIA est un groupe polonais totalement inconnu dans nos contrées, pratiquant un « death-doom » moderne assez axé années 90. Mais ils ont commencé à se faire une certaine réputation chez eux, leur permettant de faire des premières parties d’artistes comme PAUL DI ANNO, SABATON ou encore QUO VADIS. Le groupe nous présente son deuxième album « Follow The White Mouse » (« Suivez la souris blanche »), souris blanche omniprésente dans tout le livret au niveau de l’artwork. Ce qui en soit, est assez moderne, la vie de Mus Musculus étant une thématique relativement sous-exploitée dans la scène métal. Cet album avait été réalisé en tant que digipack par un petit label polonais en 2010, mais une signature chez « Metal Scrap Records » cette année permet au reste de l’Europe de profiter d’une réédition Cd. Un certain nombre de changements de line-up durant l’enregistrement fait qu’un grand nombre de membres sont crédités, notamment deux chanteurs.

Dire que ce « Follow The White Mouse » est un album grand, intéressant, inédit, étonnant, serait totalement faux, car on ne peut pas dire que les 32 minutes de musique proposées soient les plus palpitantes qui soient. Non pas qu’elles soient foncièrement déplaisantes, mais l’atmosphère peine clairement à décoller. On navigue dans un « doom death mélodique » plutôt convenu, avec des riffs et une atmosphère « punk-hardcore » qui laisse suggérer que certains de ces titres pourraient prendre tout leur sens en concert.
Étonnamment, ce sont les parties les plus mélodiques qui passent le mieux comme le dernier véritable morceau « Put Your Dukes Up », qui par certains aspects rappelle quelque peu SYSTEM OF A DOWN. Les titres plus bourrins étant moins intéressants et se répétant beaucoup, on pensera notamment à un « Make Them Die » aussi plat que le pays natal d’Hergé et d’ABORTED...
On percevra parfois quelques passages plus intéressants que d’autres : « November Skies » notamment, ou encore l’utilisation d’une cithare à la fois étonnamment appropriée et qui passe à merveille sur « White Mouse »...
Mais on ne peut s’empêcher de se dire qu’on a entendu des choses bien meilleures dans tous les domaines du style. On pensera parfois à MACHINE HEAD ou à FEAR FACTORY, mais en 10 fois moins bien fichu. La production n’est, elle, pas foncièrement ridicule.
Les solos sont de qualité mais malheureusement souvent joués par des guests. Et on ressort avec un sentiment mitigé, comme s’il manquait un peu de sel dans un plat pas trop mauvais. Oui, cet album manque de saveur. Mais on arrive quand même au bout sans trop de problème, sans doute aussi grâce à sa durée assez courte.

Bref, un album correct mais loin d’être remarquable. Un album sur lequel on ne peut pas mettre une très mauvaise note, car on n’a pas forcément de sentiment de dégoût ou de douleur à son écoute, mais une galette dont l’intérêt reste limité et juste au dessus de la moyenne. Le groupe doit trouver une voix plus intéressante pour dépasser ce cap, peut-être en allant vers des choses plus mélodiques...