CHRONIQUES ALBUMS

UNKIND se forme à la fin des années 1990 pour donner naissance à un premier EP en 1998, « Who’s The Fucking Terrorist ? ». Ces cinq finlandais se lancent ensuite de manière régulière dans l’enregistrement D’EPs et d’albums dont le quatrième, « Harhakuvat », voit aujourd’hui le jour. Un peu plus qu’un simple groupe de « hardcore », UNKIND apporte à son style une touche sombre. L’univers du groupe s’enrichi par ailleurs de différents éléments empruntés au metal.

La production de cet album est fidèle à un son naturel assez peu travaillé. On obtient ainsi une ambiance assez sombre avec ce son pas vraiment net. Les vocaux prennent ainsi une dimension également plus sombre. La batterie prend une grande importance dans ce mixage tout en gardant une certaine pureté. La basse aussi a tendance à venir se mettre en avant, tandis que les guitares semblent plus en retrait.

« Harhakuvat » ouvre l’album sur une touche particulièrement sombre et mélancolique. Au premier abord, on pourrait croire que l’on a à faire à un groupe de « doom », tant l’ambiance s’en rapproche. Cela ne dure qu’un temps car on est assez vite lancé sur des rythmes nettement plus rapides, quelque part entre « stoner » et « thrash ». C’est une combinaison assez étonnante qui compose ce titre. On est pris entre une énergie directe et une touche plus sombre engendrée par un mixage, des arrangements à base de larsens et un chant écorché. « Kaivannot » garde ces rythmes rapides. Il est vraiment étrange de constater ce que dégage ce groupe. Je suis persuadé qu’en live UNKIND ressemble à quelque chose de très différent de ce qu’on retrouve sur album. La production met en avant un aspect assez sombre alors que musicalement, on n’est pas si loin de certains groupes plus puissants que sombres. « Laumasielut » intervient avec un riff de départ très mélodieux dégageant une bonne puissance. C’est ensuite une sorte de « hardcore » qui prend la relève. L’ambiance de ce morceau est assez singulière encore une fois. Les mélodies possèdent quelque chose de mélancolique. En ralentissant vraiment tous les tempos, UNKIND obtiendrait quelque chose d’assez triste. Du hardcore triste, ça existe ça ? Etrange, il semblerait qu’UNKIND arrive à obtenir des résultats assez atypiques sur cet album. Lorsque le groupe se met à ralentir un peu, le résultat est à la hauteur de ce que l’on avait pu imaginer. « Johtajat Ja Uhrit » mélange sons clairs et puissance de la lourdeur, le tout avec un chant qui ne manque pas d’apporter une dimension torturée à l’ensemble. Malgré son tempo au ralenti, ce titre est ne manque pas de provoquer des hochements de têtes. Néanmoins, ne soyez pas trop impatients, il vous faudra peut-être plusieurs écoutes avant d’apprécier pleinement ce disque. Il faut un temps d’adaptation car cet univers n’est pas vraiment commun.

UNKIND signe un quatrième album pour le moins intéressant. Cet univers est certes, assez commun, mais l’ambiance qui y règne a quelque chose de particulier. Une première écoute ne suffirait pas à faire le tour de tous ces arrangements. Il faut un certain temps pour entrer pleinement dans l’ambiance mais une fois que c’est fait, on ressent un certain mal à s’en passer.