CHRONIQUES ALBUMS

Même si ce nom, ainsi que celui de son géniteur, peuvent paraître totalement inconnus, AD VACUUM, projet solo de Guillaume Amaro, n'en est pas à son coup d'essai. L'homme a déjà participé à différents projets de styles tout aussi divers et trois autres galettes ont déjà été estampillées du patronyme AD VACUUM par le passé (sorties respectivement en 2004, 2005 et 2006). Alors que le rythme de publication était relativement soutenue, à l'inverse de sa popularité, il aura fallu tout de même attendre cinq ans avant de revoir un disque de l'Auvergnat pointer le bout de son nez. Découragement, manque d'inspiration, envie de peaufiner au maximum son bébé ? On le saura certainement plus tard lorsque son maître à penser passera par la case interview (prochainement donc). En attendant, place à la musique.

Premièrement, catégoriser la musique d'AD VACUUM n'est pas chose aisée. On pourra parler de « dark ambiant », peut-être de « metal gothique et atmosphérique », mais ces étiquettes se doivent de rester ouvertes. Une musique délicate, mêlant « rock », « metal », « gothique » et « électronique »... Peut-être même pourra-t-on inclure une légère tendance pour le « trip-hop ». En attendant, si vous cherchez une bonne dose de violence, passez votre chemin et dirigez-vous plutôt vers le dernier opus de MORBID ANGEL (second degré quand tu nous tiens...). Ici, c'est plutôt de musique introspective que nous parlons, cette musique calme, méditative emprunte d'une mélancolie croissante. Un voyage vers un monde imaginaire emprunt de mystère qui s'achèvera par une course sans fin vers l'horizon jusqu'à voir notre silhouette lointaine disparaître, pour ne plus jamais réapparaître.

Harmonies délicates, lignes électroniques hypnotiques font que l'auditeur se retrouve immergé dans ce fascinant voyage, bercé par la voix grave de Guillaume, très Peter Steele (RIP), la profondeur en moins, mais prenant une dimension crooner du plus bel effet accompagnée sur deux titres par une voix féminine lyrique tout en émotion. On pourra néanmoins reprocher à la musique d'AD VACUUM d'être par moments trop chantée, alors qu'on aimerait pouvoir rester dans cet état méditatif plus longuement. Dommage également que plus de moyens n'aient pas été placé dans la production, le son manquant cruellement de côté organique (notamment pour les magnifiques orchestrations au violon et piano). En dehors de ces quelques défauts, «Horizon» s'avère être un opus riche en émotions et vous emmènera vers de douces sphères contemplatives.

Lorsqu'on entend cette galette, on se dit que Guillaume Amaro a certainement bien fait de prendre son temps pour accoucher de ce nouvel essai. Grâce à celui-ci, on découvre un projet intéressant qui nous fera apparaître de nombreux flashs et images dans nos esprits. Un bon album introspectif qui, au fil des écoutes, nous amènera à réfléchir sur notre propre personne. Si vous aimez les musiques calmes et ambiantes, des groupes comme Dead Can Dance par exemple, ne passez pas à côté car il s'agit là d'une excellente surprise.