CHRONIQUES ALBUMS

Si d’un de point de vue commercial, le folk metal festif et ses apparentés sont certainement toujours rentables (à en juger par le succès des paganfest qui présentent néanmoins toujours plus ou moins les mêmes groupes au fil des années), mais du point de vue des productions, ce n’est peut-être pas autant la fête qu’il y a quelques années : la faute à une légère baisse de niveau des albums sortis par les ténors du genre (Ensiferum, Eluveitie, Equilibrium, Tyr, Korpiklaani…) et de l’absence de réelle nouvelle révélation ces dernières années (Si on exclut l’envol d’Arkona et d’Alestorm, qui montre quand même déjà des signes de faiblesse sur son dernier né). Au final, c’est plutôt chez des groupes plus underground (Skyforger, « Sidh » de Bran Barr, « Mananan » de Mael Mordha…) qu’il faut chercher les très bons albums de ces dernières années. Massacre Records tient peut-être le gros lot en signant et diffusant le premier album éponyme des italiens de Furor Gallico sorti à l’origine l’année dernière de manière totalement autoproduite.

Du point de vue de son line-up, Furor Gallico est une troupe de huit musiciens (comme Eluveitie, tiens…) comprenant au-delà du chanteur, des deux guitaristes, du bassiste et du batteur, une violoniste, une harpiste celtique et un joueur de bouzouki qui joue également de divers flûtiaux. Les morceaux sont de durée homogène (de moins de deux minutes à huit minutes) et chantés en anglais ou en italien. La particularité principale de ce groupe au sein du folk metal, est l’importance accordée aux instruments folkloriques à corde et notamment la harpe donnant parfois un petit coté musique de la renaissance rappelant clairement Haggard parfois. La base metal passe du Heavy au black en passant par le death…
La voix très variée est un des éléments marquants de cette musique, passant d’un growl primaire à une harsh vocal d’une sonorité assez naturelle en passant par une belle voix claire, voir un chant heavy aigu (« The Glorious Dawn »), la harpiste y allant parfois de sa propre voix. Le coté festif ne se fait pas aux dépens d’une cohérence mélodique et harmonique avec des passages majestueux voir touchants parfois. On aura des morceaux très courts purement festifs (« Curmisagios ») et des compositions plus longues et épiques (« Miracolous child ») et des morceaux purement folks (« Bright Eyes »).
La ressemblance avec Haggard est vraiment frappante parfois, liée peut-être à l’utilisation de l’italien (comme dans l’album « Eppur Si Muove ») et aussi à l’effet de groupe et d’ensemble complexe que donne cette musique, par rapport aux morceaux d’Eluveitie où un seul instrument (généralement un tin whistle) joue la mélodie soutenue par les autres instruments folk.
Les instruments du metal ne sont pas délaissés pour autant, les guitares nous délivreront par exemple quelques majestueux soli plutôt techniques. Bref autant d’éléments qui font de Furor Gallico, un groupe bien au dessus de la moyenne…

Au final, voici certainement l’album de folk metal m’ayant fait le plus d’effet depuis le « Slania » d’Eluveitie, même si on le rapprochera plus de son prédécesseur « Spirit » : un album de folk metal authentique et sans concession, conséquent et homogène apte à réveiller le style s’il en avait besoin, à conseiller aussi selon moi aux fans d’Haggard. Attention : On tient peut-être là quelque chose de très très grand !!!