REGUL Chambers of Permafrost [ 2011 ] |
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Durée : 56.00 Style : Black Atmo/Doom |
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Chronique : 11 juillet 2011 , réalisée par Matai | ||||
Cette année, la collection Art of Silence (filiale de Solitude Productions) finit sa série de 10 sorties avec le « Scream in Emptiness » d'Antropophobia ainsi que ce « Chambers of Permafrost » de Regul. Vous l'aurez sans doute deviné, avec Solitude Productions et donc, Art of Silence, on n'est pas dans le death ni le thrash mais bel et bien dans le doom voir le black ambient, label hivernal moskovite basé sur la lenteur et la beauté atmosphérique des groupes russes (ou de l'Europe de l'est) du genre. Formé en 2007, Regul fait partie de ces groupes, d'où cette signature anticipée chez ce fameux label. Originaire de Vorkouta, le groupe se compose de deux hommes, Nox au chant et aux claviers et K'tharsia à la guitare et aux claviers. Deux claviers pour un rendu quelque peu atmosphérique. Car c'est peu de le dire, mais le duo mise avant tout sur la magnificence des claviers que sur le côté purement metal des compos. Les guitares ne sont pas présentes sur tous les morceaux, ci bien que l'ensemble se veut principalement ambient et atmosphérique. Le morceau introducteur de quatre minutes « Jarym Ognem Nebo Gorit » représente bien le potentiel de Regul, une musique magique, nocturne et hivernale, terriblement belle et envoûtante, où les claviers couplés à de légères notes à la guitare acoustique ne peuvent que transporter l'auditeur. Les sonorités sont diversifiées, et même cristallines, lorsque n'apparaît pas un soupçon de pagan/épique à la batterie. Arrive ensuite « Pokoi Vechnoj Merzloty », digne continuité du premier morceau, claviers plus symphoniques en tête, marqué par l'arrivée de guitares bien black, assez raw, détonnant avec ces sonorités claires et lumineuses. Cependant ces guitares sont très linéaires, comme un arrière plan derrière cette masse de claviers, loin d'être techniques ni innovantes. En réalité les rôles sont inversés, et on pourrait même dire que sans ces guitares, le rendu serait quasiment inchangé tant ce sont les sons cristallins du duo claviériste qui priment. Les titres sont pour la plupart du temps très longs, dotés d'une progression qui, parfois, laisse à désirer. Bien sûr, on sent que le morceau avance, mais il y a souvent des longueurs et des passages à vide, à la manière d'un « Holod Zamerzshih Serdec » long de plus de dix minutes. Certes marqué par l'apparition d'un chant black démoniaque et monstrueux, la suite, bien qu'embellie par de justes notes au piano, peine à se terminer. Heureusement, chaque morceau sait se démarquer les uns les autres, grâce notamment à leurs introductions, si révélatrices. Bien qu'axées vers quelque chose de sombre, glacial et hivernal, elles sont souvent prenantes dès le départ, sans non plus révéler l'essence même du titre de prime abord. La suite sait donc nous surprendre et nous saisir, à l'écoute de ces sons variés, des ces orgues, de ces pianos, des ces clavecins, de ces orchestrations, des ces choeurs, de ces flûtes, et j'en passe. Rien n'est laid dans cette musique, tout est beau dans ce black atmosphérique/ambient lent mais magnifique, où se concentrent mélodies harmonieuses et accords enivrants, à la manière d'un « Toska Karpatskih Lesov » à en pleurer où s'entremêlent souffle de vent, guitares acoustiques mystérieuses, fond aux claviers sombres, et mélodies froides mais pourtant douces. Ce « Chambers of Permafrost » se clôture par de glaciales mélodies en duo guitares/claviers, destinées à vous créer des engelures. Mais on redemande de cette douce magnificence, qu'importe les écorchures aux oreilles, le beau n'a pas de prix. Regul nous signe donc un album beaucoup plus remarquable et abouti que le précédent « Bords of White Darkness » grâce à un black ambient vraiment très agréable et superbe. A écouter d'urgence, et peut-être que cet été, la froideur hivernale des compositions saurons vous refroidir sous un soleil de plomb. |
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