ABSTRACT SPIRIT
Horror Vacui [ 2011 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD
Durée : 70.00
Style : Doom Funéraire
  Infos :
  Contact label : http://www.solitude-prod.com/
  Contact groupe : http://www.myspace.com/abstractspirit
  Interview :
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 07 juillet 2011 , réalisée par Matai
   
Pas de temps mort pour le trio russe d'Abstract Spirit, projet de Comatose Vigil, déjà détenteur de trois albums en à peine cinq années de formation. Trois albums dont ce « Horror Vacui », digne successeur d'un « Tragedy and Weeds » montrant particulièrement le potentiel de cette formation atypique et talentueuse.

Le retour est donc des plus saisissant avec cette entrée terrible dans le monde du doom funéraire, signé chez Solitude Productions, gros label moskovite en matière de doom metal. Abstract Spirit nous fait ici une montée en puissance inimaginable, arrivant autant à nous effrayer qu'à nous envoûter, avec une facilité des plus déconcertantes. Cette unité tricéphale arrive cette année à transcender sa musique et le genre dans le même temps, proposant un doom funéraire très fantomatique et mystérieux, poussé à son paroxysme, grâce à cette osmose parfaite entre guitares lourdes et distordues, growl caverneux, et compositions aux claviers à couper le souffle. La production et le mixage arrivent, selon certaines parties, à étouffer ou au contraire dévoiler ces claviers, véritables vecteurs des ambiances macabres et spectrales de ce « Horror Vacui » cinématographique. En effet, l'auditeur devenu spectateur le temps de plus de soixante dix minutes, n'a aucune peine à se croire dans ce film terrifiant et prenant, découvrant les événements, côtoyant les créatures les plus étranges et les plus sournoises. Ces sept morceaux sont la représentation même d'un monde funèbre et hanté par des fantômes, déambulant de scènes en scènes telle une parade nuptiale macabre, à l'aide de guitares pesantes, de rythme lent, de piano sinistre ou d'orchestre lugubre sur fond ambient.

L'album s'ouvre sur un « Beyond Closed Century » (За Пределами Сомкнутых Век ) angoissant au possible et profond où les nappes de claviers nous enveloppent à mesure que les guitares créent cette « mélodie » sombre et spectrale. Planant, long et transcendant à souhait, treize minutes intenses s'offrent à vous, treize minutes d'emprise et d'instants charnels, où un growl tout droit sorti d'outre tombe ne peut que nous prendre aux tripes... « Pulse » (Пульс ) peut largement étonner par sa progression en crescendo et ses riffs/rythmiques désarticulés, tel un zombie sortant de terre et déambulant face à vous, sans que vous ne sachiez quoi faire. Lourd, très lourd, et terriblement fantasmagorique, ce morceau est une épreuve puissante et terrifiante, jusqu'à l'apparition de violons et de cuivres étranges, renforçant les atmosphères funestes. L'interlude qui suit n'est que le passage vers une suite d'album encore plus étouffante et d'épouvante. Écoutez ce terrible piano, cette orchestre incroyable... loin d'être grandiloquent, mais plus cinématographique, voilà donc une parfaite bande originale pour un film d'horreur, un peu à la Bishop of Hexen, mais en plus lent.

Une certaine dimension baroque est lancée le temps de trois morceaux aussi longs que pesants (plus de neuf minutes), les cuivres étant maintenant les leaders sur fond de riffs lancinants. Immersif, tel est le maître mot décrivant cette suite morbide et noire, poussant l'horrifique à son paroxysme. Rien de symphonique, l'arrangement est tel que les orchestrations n'ont pas l'air d'être de trop dans ce trou béant de monstres et de terres boueuses. L'éponyme « Horror Vacui », aux choeurs énigmatiques, montre une fin d'album des plus intenses et décadentes, comme un certain glas. Lourdeur, lourdeur, riffs monstrueux et growl caverneux à souhait, choeurs et chant plus déchiré, on se croirait en pleine procession ou marche funèbre, toujours avec ce violon terrifiant en arrière plan.

Gros monument du doom funéraire situé entre Tyranny et Evoken, Abstract Spirit signe ici un chef œuvre éternel et abyssal. La dimension cinématographique est véritablement poussée, l'atmosphère spectrale, surnaturelle et terrifiante, bien qu'envoûtante, étant la ligne principale de ce « Horror Vacui » très abouti et très bien produit. Un opus immersif, presque parfait, simplement grandiose, dont tous les amateurs du genre se délecteront sans soucis.







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