CHRONIQUES ALBUMS

Lost Sphere Project, c'est l'aboutissement d'une vie, l'aboutissement d'un groupe désirant montrer sa face la plus sombre...les genevois n'ont pas froid aux yeux depuis leur formation, expérimentant encore et encore jusqu'à l'overdose, mélangeant éléments dérangés et dérangeants, ambient ou encore emo...après un « Verse XXIV » déroutant signé chez Division Records (label du groupe français Dirge entre autre), Lost Sphere remet le couvert cette année après un peu plus de deux ans d'absence. Et là, attendez vous à une terrible déflagration.

Lost Sphere Project nous balance donc sa musique à la figure, et ça fait mal. Chaotique, torturé, sombre, apocalyptique, gras et bien sûr, destructeur, voici donc un album ultra agressif bien que technique. Véritable condensé de deathcore moderne, les helvètes sortent des traditions, et ne font pas dans ce deathcore moderne que nous attendons en ce moment. Loin des autres Absurdity pour ne citer qu'eux, Lost Sphere Project est plus violent, plus morbide, plus noir et plus arrache cœur. Le chant est on ne peut plus torturé, entre chant hardcore et chant grind (piq squeal), histoire d'enfoncer le clou on ne peut plus profond. Les riffs sont techniques et très maîtrisés, tout en gardant cet aspect sombre et déchirant, comme des lames de rasoir...en effet, chaque riff, chaque mélodie, chaque solo n'est autre qu'un coup en plein cœur, et quand le blast arrive, cela ne peut qu'être pire.

Ce « Third Level to Internal Failure » est remarquablement violent et fou au possible, chaque morceau n'étant qu'un pas de plus vers une folie dévastatrice d'un groupe qui ne cesse de nous étonner à chaque morceau. « Idyllic Disaster » et ses relents black n'est que la descente aux enfers de plus...et qui a dit que cet opus avait été engendré par Satan lui-même ?

Ne vous attendez donc pas à de la grande mélodie, même si elle est soupçonnable, elle n'est pas non le plus le cœur de cet opus. La brutalité est vraiment le pilier de cet ensemble musical torturé et chaotique, ci bien que l'auditeur se retrouve noyé...bien sûr, cette violence est de trop à certains passages, on aurait bien aimé quelques répits, quelques atmosphères notables...mais heureusement que les titres sont courts (de vingt cinq secondes à quatre minutes), cette torture musicale est donc moins insoutenable.

Lost Sphere Project concentre donc tout sur la violence, l’expérimentation et la technique, mais il manque quand même ce petit truc. Car même si le combo maître les instruments à la perfection, il semble davantage miser sur une brutalité extrême et folle plutôt qu'autre chose...dans le cas contraire, l'album serait riche, plus riche qu'on ne le pense, mais pour en comprendre la signification, il faudrait y passer beaucoup de temps...

Accrochez vous donc à l'écoute de cet opus sombre masterisé par Sir James Plotkin (Pelican, Khanate, Sun O))), et si cela devient trop éprouvant, offrez vous une écoute par pallier, peut-être arriverez vous à découvrir la subtilité caché à l'intérieur de ces douze morceaux. Par contre, ne ratez pas la dernière chanson sur le vélociraptor, elle vaut le détour !