ALASTOR Demon attack (+ gates of darkness) [ 2011 ] |
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CD Durée : 60.12 Style : Black/thrash |
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Chronique : 02 juillet 2011 , réalisée par Margoth | ||||
Hail mes chers frères ! L'heure est venue de revêtir de nouveau nos bonnes vieilles vestes à patchs. Nous nous devons de sauver le monde du metal de toute cette décadence gothique où femelles en robes noires satinées se cachent du soleil au fin fond de leur cercueil et mâles efféminés se tranchent les veines en vociférant des vers romantiques de bas étage. Non, le metal se doit d'être true, noir et extrême ! Satan doit nous entendre, les portes de l'enfer doivent s'ouvrir sous nos pieds afin de conter des litanies au Malin de nos voix caverneuses. Car nous sommes des hommes, des vrais, pas la peine de se rabaisser, notre Seigneur des Ténèbres nous le rendra aussi bien comme ça. Notre style fétiche s'est assez sabordé comme ça, il faut cesser. Revenons aux vieilles valeurs, revenons au milieu des années 80 où Venom nous assénait son poison avec mépris ! Au-delà de la tirade totalement fictive (et dixième degré) sortant de l'esprit torturé de votre serviteur qui ferait bondir de leurs sièges tous les détracteurs religieux que notre Fête de l'Enfer rebute tant, c'est clairement un voyage dans le temps que nous propose Alastor. Groupe nous venant tout droit du Portugal, ses membres ne pourront pas nier leurs racines old-school au possible, à se demander même si les bougres sont au fait de l'évolution du monde metallique. Certainement puisqu'ils sont présents dans les sphères musicales depuis pratiquement quinze ans, période même où la donne a considérablement changé en ce qui concerne le metal. Outre le fait que le grunge et le neo avait la part belle niveau mode, on peut aussi remarquer que c'est dans ces périodes que la symphonie a commencé à prendre plus d'ampleur dans le black metal, Emperor et Dimmu Borgir publiant ses premiers balbutiements entre autres. Voilà peut-être la réponse des Portugais à toute cette évolution, un possible message à travers moult galettes incitant les gens à ne pas oublier les racines (et leur rendre hommage au passage). Mais se diriger vers les terres old-school n'est jamais chose aisée. Tant de choses ont été dites aux périodes charnières concernées selon les cas, et n'oublions pas également le public. Évolution des esprits et du mouvement metal mis à part, on ne peut cacher que chacun a au moins un groupe pionnier d'un genre dans ses petits papiers, dans son cœur. La place étant clairement prise dans notre organe vital, il devient donc bien plus complexe de s'imposer. Et là où Airbourne réussit le miracle d'avoir un charme et de mener une carrière tambour battant malgré son parti-pris de singer AC/DC, on ne peut pas en dire autant d'Alastor pour les sphères plus extrêmes. Bien qu'étant un brin différent de Venom, l'ombre de ce dernier plane tout de même pas mal tout le long des compositions de «Demon Attack». Différent car plus black et rock'n'roll que ne pouvait l'être son aîné (même si Venom était loin de faire du black metal, il faut se le dire une bonne fois pour toute). Mais autrement, l'atmosphère se dégageant de l'ensemble reste somme toute assez similaire : froid et viscéral, une musique sortie tout droit d'outre-tombe. Gentil constat sur le papier, d'autant plus qu'il est difficile pour les afficionados de cracher sur un «Black Metal» ou un «Welcome To Hell». En pratique, «Demon Attack» ne restera par contre pas dans les anales. La vieille impression de déjà-entendu tenace ainsi que le style défriché laissé tel qu'on pouvait l'entendre il y a vingt ou vingt-cinq ans finira par chatouiller notre envie d'écouter un véritable album de cette époque maintenant considéré comme culte et référentiel. Et à côté, on ne retiendra rien de la musique d'Alastor, une simple propagation d'envie d'appuyer sur stop dès les premiers morceaux afin d'allumer sa vieille platine vinyle. Après, il reste difficile de juger un tel opus si l'on se fait violence de réprimer ses envies et d'écouter «Demon Attack» dans son intégralité. Pas foncièrement mauvais mais pas transcendant non plus. On préférera toujours ses aînés, rien que le fait d'y repenser mettra le nom d'Alastor rapidement aux oubliettes. A noter que l'opus contient un album bonus contenant le tout premier album des Portugais datant de 1996. Très bonne idée au demeurant car il est toujours intéressant de juger l'évolution du groupe avec les années, d'autant plus si on ne le connaît pas forcément. Et l'évolution... Eh bien, il y en a ! Les titres étaient moins pêchus par le passé et force est de constater que la pilule passe d'autant mieux avec le dernier-né, surtout avec l'abandon de la langue portugaise. Mais d'un côté, on en demande peut-être trop de la part d'Alastor. Au moins, les larrons nous apportent un sentiment appelé communément nostalgie. Après tout, n'était-ce pas aussi là le but de leur manœuvre ? |
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