CHRONIQUES ALBUMS

La nouvelle scène d’électro/deathcore est fascinante. Ouvertement opportuniste et énervante pour l’amateur de Métal à l’ancienne, elle comporte quand même une cohérence musicale et une identité forte que l’on ne peut pas lui retirer. En provenance d’Allemagne, ARBALEST est dans la droite lignée de ses collègues de WE BUTTER THE BREAD WITH BUTTER ou de WE SET THE SUN. Proposer un Death-technoïde qui vous ferra « mosher sur le dancefloor ».

Musicalement, ARBALEST est une sorte de mélange entre IN FLAMES, ASKING ALEXANDRIA et EMMURE. Les riffs mélo-death côtoient des moshparts primaires et efficaces, tandis que des samples technoïdes viennent au choix, vous irriter ou vous donner envie de danser. Précisons d’emblée que même si la formation met très en avant l’influence électronique, elle relègue au second plan la dimension Pop qu’ont généralement les groupes d’Electro/deathcore. Ainsi, chez nos allemands, nous ne retrouvons aucun chant clair sirupeux, seulement des hurlements typés Deathcore, ce qui a pour résultat de faire sonner sa musique de façon un peu plus extrême que ce que font habituellement les groupes du genre. Bien que le groupe s’inscrive dans la mode actuelle, le travail sur la rythmique nous ramène quelques années en arrière, à l’époque d’un bon vieux MNEMIC, qui en y réfléchissant bien sont assez précurseurs de la scène dans laquelle s’inscrivent les formations que nous avons citées dans notre introduction. Point fort de ce « Harbingers of devolution » : un album aucunement ennuyeux alors que le style pratiqué a vite fait de devenir redondant. Les allemands en sont à leur premier cd mais ce dernier est bien composé. Il n’y a jamais trop de couches de samples qui se superposent d’où un mixe plutôt bien aéré, il n’y a qu’à écouter « The Horror You Created » pour se rendre compte de l’efficacité de la production, où chaque instrument tient véritablement son espace. On regrette néanmoins une voix un poil trop linéaire, trop peu modulée et surtout l’absence de refrain accrocheur. Sans tomber dans le cliché du chant clair (chose qui semble rebuter le groupe) il lui manque les refrains groovy comme ceux du dernier album en date de EMMURE.

En conclusion, si vous êtes allergiques à la scène Electro/deathcore qui nous offre quand même son lot de groupes catastrophiques, ce n’est même pas la peine que vous alliez écouter ARBALEST. En revanche, si le côté Pop « à deux balles » de certaines formations vous agace vous trouverez à travers « Harbinger of Devolution » une réponse extrême, bien menée quoiqu’un peu plus de maturité soit nécessaire.