CHRONIQUES ALBUMS

Formé en 1995 OBDUKTION est un groupe qui ne se soucie nullement de la mode. Ouvertement influencé par BOLT THROWER, OBITUARY et DEICIDE la formation s’évertue contre vents et marées à délivrer un Death-métal old-school brutal et sinistre… évidement son troisième méfait « Pain Chronicles » ne déroge pas à la règle.

Bien que cet album soit typiquement old school, OBDUKTION parvient à produire une musique réfléchie et nullement linéaire. Certes, il existe une racine commune à toutes les chansons de l’album, c’est-à-dire une batterie saisissante, porteuse d’une véritable émotion dans sa frappe et d’une voix gutturale, profonde et bien articulée. Néanmoins autour de ce socle immuable se dresse une multitude de variantes. Tantôt un titre sera simplement violent, à la façon de DEICIDE, tantôt le tempo sera ralenti et de somptueuses lead parts prendront le dessus. Nous sentons clairement dans ce « Pain Chronicles » que nos grecs sont autant influencés par la scène Death américaine que Scandinave tant les deux types de sonorités s’entremêlent en permanence. La production relativement moderne porte en elle quelque chose de profondément organique. La propreté des prises ainsi que la bonne spatialisation du mixage permettent une musique saisissante à tout instant. Dommage que le groupe ne propose qu’un album de huit titres, soit vingt-huit minutes, alors qu’il n’a rien sorti depuis trois ans. Il manque effectivement deux ou trois chansons pour que « Pain Chronicles » donne un véritable sentiment de complétude. Chaque morceau se tient en lui-même et l’album est cohérent, mais il manque un véritable climax, un moment où l’impact émotionnel est tel que l’album peu décemment s’achever maintenant. « Inner Conflt » le dernier titre est en ce sens décevant. Certes, le sample mystique est sympathique mais cela est un peu simple pour terminer un album qui a si bien commencé. Une envolée plus progressive aurait été un meilleur choix car là, nous sommes à deux doigts d’accuser OBDUKTION de malhonnêteté vis-à-vis de son auditeur. Qu’à cela ne tienne, nous retiendrons en premier lieu les meilleurs aspects de « Pain Chronicles ».

En conclusion, OBDUKTION propose un album « mi-figue, mi-raisin ». Brillant et sincère par certains aspects, l’album se voit quelque peu coulé par sa durée ou plutôt par le fait qu’il s’achève d’une façon hasardeuse. Faute de moyens ? Faute de temps ? Seul George Bitzos, le maître à penser de la formation le sait, souhaitons-lui de revenir la prochaine fois avec un album minutieux de A à Z.