MOON Caduceus Chalice [ 2010 ] |
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CD Durée : 50.18 Style : Black Metal |
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Chronique : 18 juin 2011 , réalisée par Dyonisos | ||||
Alors que certains groupes de Black s’enfoncent dans la commercialisation, d’autres, heureusement, sont présents pour nous rappeler l’essence de ce genre aux ressources presque inépuisables. C’est notamment le cas MOON, un one-man band australien. C’est après de nombreuses œuvres « secondaires » (EP, Split et Démo) qu’il nous présente enfin son premier album : Caductus Chalice. Sorti en février 2010 chez Wolfsvuur Records. Un label réputé pour nous offrir des groupes au son dégoulinant de crasse. Effectivement, il ne faut pas s’imaginer retrouver dans cet album le son très propre des nouveautés Dimmu Borgir. On est loin, mais alors très loin de là… et ce n'est pas dommage. Alors, qu’est ce que cet album nous réserve ? Eh bien, nous avons droit ici à des atmosphères les plus glauques, suffocantes, lugubres et angoissantes. Mettez tous les synonymes que vous voulez. Je m’explique. Tout d’abord, bien que les titres soient d’une durée relativement grande (sept minutes en moyenne) Moon a trouvé le moyen d’éviter de faire tomber l’auditeur dans l’ennui, parce qu’il a évité avec brio les pièges dans lesquels tombent la majorité des groupes de Black atmosphérique/dépressif. Notamment l’abus de guitare et de clavier, le chant/paroles cliché, le manque d’originalité et finalement, la longueur des titres. Il ne suffit pas d’avoir à sa disposition qu’une guitare lente, grésillante pour faire du bon Black dépressif. Bien que, ne nous leurrons pas, elle est fortement utile. C’est pour cela que Moon va utiliser cet instrument de manière admirable. Moon essaie au maximum d’exploiter toutes les facettes de cet instrument. Par exemple, dans « Forest Samhain », elle possède un timbre fort grésillant, rappelant un Burzum dans la période Filosofem. Alors que dans « Monastery », on y entend une guitare avec un son beaucoup plus propre, créant un lieu plus propice aux rêves. C’est également le même principe pour le clavier. Sans trop l’exploité, il se trouve à être placé dans des endroits judicieux. Il ne faut pas oublier que, ce qui tue le clavier, est le clavier lui-même. Pour ces raisons, le clavier sera dans cet opus un mince voile. Il recouvre la musique de nappes glaciales. Bien que, par moment, il se retrouve à être en avant plan, comme dans « Chalice », utilisant le son des chœurs, il en découle une ambiance particulièrement malsaine. Rajoutez à ceci un chant écho, voire fantomatique, et vous voici enfin dans l’univers de Moon. Effectivement, le chant contribue grandement à l’effet suffocant que créent les titres. Car lorsqu’il est présent, c’est très souvent lui qui se retrouve à être au premier plan. Ce chant si près, vous crache sa haine. Exploitant un registre, jusqu’à maintenant, peu exploité, elle permet au groupe de laisser une fois de plus, sa signature. De plus, les titres s’éloignent peu à peu des chemins trop prévisibles du Black. Certes, on y retrouve un peu de latin et de religion, mais également de la mythologie celtique. On est loin des titres cliché à la Hrizg… De plus, un autre problème que rencontrent normalement les groupes de Black dépressif à tendance atmosphérique est le manque d’originalité entre les titres. Trop souvent, la majorité des titres sont basés sur le même schéma. Ici, nous avons droit à plusieurs variations au fil de l’écoute de cet opus. Par exemple, « Beneath » possède un côté « True » grâce à l’omniprésence d’une guitare lourde, grésillante avec une batterie allant jusqu’à un tempo « blast » alors que « Caduceus », possède quant à elle une influence beaucoup plus atmosphérique par ses claviers et son tempo doom, notamment dû à cette rythmique syncopée exécuté à la batterie. Directement lié à cet aspect, on retrouve la durée des titres. Chez trop de groupes, elle se trouve à être exploitée de façon abusive. Il est évident que l’auditeur désire avoir le temps de se plonger dans la musique. Cependant, il est inutile de pousser les limites du genre à l’extrême. Si tel est votre désir, allez exploiter les avenues du doom funéraire. Mais rien n’empêche de faire un titre d’une longueur extravagante. Moon est notamment arrivé à produire un titre de 20 minutes. Mais avec le talent du musicien, la durée de ce titre ne pose aucunement problème. Bien qu’effectivement, tout ceci ne rénove en rien ce genre, on ne peut nier le talent du musicien. Car malgré le fait qu’on ressente l’influence de Burzum ou encore de Nortt, il arrive à nous faire voir sa vision du Black. De plus, quel groupe de Black, n’a pas comme influence Burzum ? Il est un des plus grands Pionniers de ce genre. Ainsi, il sera toujours cité comme étant une influence majeure pour beaucoup de groupe. Reprendre le flambeau de Burzum tel qu’il l’a laissé en 1996 fait-il de Moon du plagiat ? Certainement pas. Et puis il y a Nortt, également cité plus haut comme étant l’une des grandes influences de Moon, surtout au niveau des atmosphères. De plus, le Black dépressif n’est pas un genre qui a besoin d’expérimentation en tout genre, il a seulement besoin d’un retour aux sources, pour nous rappeler ce que nous avons oublié. Pour conclure, Moon est un de ses groupes indispensables, présent pour nous dire que nous avons bel et bien perdu de vue ce qu’est le Black. Heureusement, ils sont ici pour nous offrir des albums des plus puissants, des plus « vrais », mais également des plus macabre... Bref, amateur de Black dépressif aux atmosphères lugubres, cet album est pour vous. Une claque vous permettant de revenir à la réalité. |
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