CHRONIQUES ALBUMS

H-George. Voilà un nom bien curieux pour un groupe qui vient en fait de leur guitariste (George, comme par hasard) qui produit leur H-musique. Les H-boys sortent donc leur premier H-album « Slave of Society », après « Neurotic », leur précédente H-démo. Voilà pour la mini H-Bio… Les thrasheux définissent eux-mêmes leur musique comme du « Alcoholic Thrash Metal ». Mouais, il faut bien se démarquer par quelque chose parce que le cd n’est pas loin d’être H-ier. Avouez, vous l’aviez vu venir celle-là …

Commençons donc par les thèmes abordés qui sont pour la plupart très actuels. Peine de mort (Death Penalty)*, mondialisation (Globalization) , euthanasie (Euthanasia, même pour les noms des chansons ils ont fait fort) … Beaucoup de sujets traités que l’on ne voit pas souvent dans le metal. Bon point pour le groupe qui n’hésite pas à faire passer ses propres idées et que l’on adhère ou pas, c’est courageux. Néanmoins, ne vous attendez pas à une analyse profonde de la société, cela reste succinct : «Criminals are better than you and your useless life they steal and don’t pay » pour les paroles de la chanson éponyme « Slave of Society » qui se résument être les bons et loyaux contribuables.

Côté musique, malheureusement, c’est moins actuel et moins original. Un peu le parfait contraire des paroles du groupe. Après avoir ré-écouté maintes et maintes fois le CD, aucune chanson ne reste, ni ne revient en tête. La faute à une trop grande linéarité entre les morceaux qui ne se distinguent pas. Pas un riff, pas un refrain, un break, une mélodie. Prenez les 3 premières pistes, afin d’illustrer cela, vous pourriez intervertir les riffs, chant et mélodies que cela ne se verrait même pas. Et puis la technique des chœurs façon guerrier scandant un mot (Terrorism, Death Penalty) est utilisée encore et encore à en avoir une indigestion. Au chapitre des regrets toujours, le mixage ne met pas tellement en valeur les musiciens. Certes les guitaristes (plutôt bons) sont largement audibles mais le son des 6 cordes manque d’agressivité et, avec une batterie totalement absente (c’est effroyable) on se retrouve avec un Slaves of Society plat et creux. La voix, juste et assez agréable vraiment, ne parviendra pas à relever un ensemble qui a été entendu 2.000 fois (et qui le sera encore), bref : pas original du tout. On retrouve du Metallica (pré-Master of Puppets) dans XTC, du Children of Bodom dans l’intro de Run or You’re Dead (dont le refrain arrive malgré tout à sortir du lot) et du Slayer dans les voix et solos. Ainsi, vous ne raterez pas grand-chose à ne pas connaitre Slaves of Society si vous êtes fan de thrash ou de Metal en général. Et mieux vous vaudra de vous tourner vers les trois groupe sus-cités.

Il reste beaucoup de boulot à H-George pour rivaliser par exemple avec Tankard (là pour le coup c’est « alcoholic » aussi … ) et pour pouvoir ne serait-ce qu’espérer percer à un niveau international.
Le groupe a plutôt passé la marche arrière puisque leur Démo (Neurotic) oscillant entre le Death Thrash et quelques aspect gothisant était beaucoup plus sympa et recherchée.

Courage, tout n’est pas perdu.


*H-George reste le seul groupe que je connaisse qui a réussi l’exploit de caser « anticonstitutionnel » (en anglais dans le texte, ndlr) dans une chanson. Chapeau.