SHINING VII: Född förlorare [ 2011 ] |
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CD Durée : 41.49 Style : Dark metal |
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Chronique : 11 juin 2011 , réalisée par Oceancloud | ||||
Shining ou le changement dans la continuité. Après de longs déboires de label qui ont fait passer ce septième opus pour l'Arlésienne, le dérangé Kvarforth nous délivre enfin son nouvel opus sur Spinefarm, "VII: Född förlorare", qui signifie "Né perdant". Facile à cerner au premier abord, cet album n'est pourtant pas aussi évident que l'on pourrait penser et rompt autant avec "VI:Klagopsalmer" qu'il renoue avec "V: Halmstad". Chef d'oeuvre ou resucée, la frontière n'est pas toujours très franche... Si le précédent méfait du terrible suédois montrait un Shining plus aventureux que par le passé, ayant décidé de s'éloigner quelque peu de ses racines par le biais d'expérimentations plus ou moins heureuses, ce nouvel album reprend lui le chemin tracé par le fameux et excellent "Halmstad". Shining conserve sa peau de groupe dark metal mélancolique et froid, se débarrassant petit à petit de ses dernières cicatrices purement black metal. Mais la mue qu'il avait entamé sur "The eerie cold", et qui semblait presque achevée sur "Klagopsalmer", reprend ici à l'époque de "Halmstad". Toujours aussi dépressif, le style caractéristique du groupe reprend ses droits, parmi les riffs sombres et mélancoliques au feeling rock'n'roll cradingue diffus qui avait fait le succès du "V", les vocaux d'aliéné de Kvarforth, les emprunts Bluesy ou Death/Black rappelant la dimension violente du principal compositeur et ses structures typiques, sorte de trademark du groupe qui veut que chaque morceau possède son break acoustique splendide en plein milieu. Cette marque de fabrique retrouve ici sa place de choix, à tel point que l'on espère parfois que Kvarforth nous gratifie de quelques surprises de ce coté là. Peine perdue, il faudra se faire à l'idée qu'un morceau de Shining est toujours composé de la même façon ce qui pourrait ennuyer par moment. En gros, sur la forme, Shining semble avoir voulu reprendre les affaires exactement au moment ou "Halmstad" se termine. Et pourtant. Et pourtant, à bien étudier la chose, on s'aperçoit que Shining évolue. Peu mais suffisamment pour en faire un grand album. Tout d'abord, sur le fond. Kvarforth semble s'éloigner un peu de son traditionnel discours sur le suicide, le mal être et l'auto destruction. Il s'intéresse désormais d'un peu plus prêt à la misère humaine, à la détresse et à l'échec. Plus que la volonté de destruction, c'est bien le sentiment d'échec qui rayonne de ce disque. En ressort une musique toujours aussi sombre, mais peut être un poil plus mélodique, tendant plus vers la tristesse de l'apitoiement que vers le désespoir dur mal être. On note aussi un gros travail sur les passages calmes, parfaitement intégrés et splendides de bout en bout. Que ce soit les break au piano ou les plages ambiantes presque post rock à la Godspeed you! Black emperor, tout ici suinte la sincérité et le spleen. Et c'est là tout le génie de Kvarforth, accoucher de ses plus belles mélodies et de ses ambiances les plus poignantes sur l'album le moins aventureux du groupe. Selon l'humeur du moment, "VII" vous paraitra être soit le meilleur du groupe, soit un énième effort d'un classicisme évident, mais dans tout les cas, il restera sans doute une pierre angulaire de leur discographie. Mais dans tous les cas, plus les écoutes passent plus la musique s'imprègne dans le cortex. Addictif.
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